Procès de Frédéric Péchier : ce qu'il faut savoir sur cette affaire d'empoisonnements mortels dont est accusé "le meilleur des anesthésistes"
Un procès hors norme s'ouvre, à Besançon, dans le Doubs. L'ancien médecin est soupçonné d'avoir empoisonné 30 personnes, parmi lesquelles 12 sont décédées.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Est-il un tueur en série machiavélique, empoisonneur d'une trentaine de personnes, ou un médecin brillant broyé par la machine judiciaire ? A partir du lundi 8 septembre, à la cour d'assises du Doubs, Frédéric Péchier, 53 ans, va clamer de nouveau son innocence comme il le fait depuis huit ans. "Je suis innocent, je me battrai et je continuerai à me battre pour ça. Maintenant, je ne le fais même plus pour moi, je le fais pour ma famille", affirmait en janvier 2020 l'ancien anesthésiste dans un épisode de l'émission "Enquêtes criminelles".
Retour début 2017. Sandra Simard doit se faire opérer du dos à la clinique Saint-Vincent de Besançon (Doubs) et subir une anesthésie générale. Elle est alors confiante : "C'est une opération banale, donc il n'y a pas de raison de s'inquiéter", se souvient-elle. Mais rien ne se passe comme prévu. Elle fait un arrêt cardiaque, et ce n'est pas un accident : "Il a été déterminé que mes poches de soluté de réhydratation avaient été polluées au potassium à hauteur de 100 fois la dose normale", raconte-t-elle. Une dose théoriquement mortelle.
En menant l'enquête, la clinique est remontée jusqu'aux poches, polluées à l'aide d'une seringue. Un geste criminel inimaginable pour le directeur de la structure médicale : "Les actes de malveillance sont commis au sein d'établissements et potentiellement par un membre de l'établissement. Donc là, c'est déjà un choc", se souvient Jean-Luc Labrosse.
Un règlement de comptes avec ses collègues ?
Pour les enquêteurs, l'empoisonneur ne peut être qu'un initié, un soignant. Les soupçons se concentrent très vite sur le médecin qui a réanimé et sauvé la patiente : Frédéric Péchier, une figure à Besançon. "Il était toujours à rendre service et, comme disaient mes collègues, dès qu'il y avait une intervention, on conseillait le docteur Péchier en anesthésie parce que c'était pour nous le meilleur des anesthésistes", explique Charlotte Martin, une infirmière et ancienne collègue du médecin.
Les policiers reprennent un à un les incidents opératoires survenus à Besançon depuis 2008. Résultat : 30 empoisonnements supposés, dont 12 mortels, à la clinique Saint-Vincent et à la polyclinique de Besançon. Selon l'accusation, le docteur Péchier est le dénominateur commun de toutes ces affaires, présent dans la quasi-totalité des cas.
Quel est son mobile ? Les enquêteurs penchent pour un règlement ses comptes avec ses confrères. "Dès que le docteur Péchier a un différend avec des chirurgiens ou des collègues anesthésistes, ces anesthésistes, alors qu'ils n'ont jamais eu de problème dans leur carrière, subissent des incidents cardiaques graves sur leurs patients", pointe Frédéric Berna, avocat de Sandra Simard.
"Les experts ne sont pas d'accord entre eux", selon l'avocat de l'accusé
Face aux policiers, puis devant les juges, Frédéric Péchier n'a jamais vacillé. Depuis le début, les investigations font fausse route, affirme son avocat. "Nous ne sommes d'accord sur rien. D'abord, combien y a-t-il eu d'empoisonnements, que ce soit à la polyclinique de Franche-Comté ou à la clinique Saint-Vincent ? Les experts ne sont pas d'accord entre eux. Qu'est-ce qui relève de l'accident ? Qu'est-ce qui relève de l'erreur médicale ? Qu'est-ce qui relève de la malveillance et de l'activité criminelle intentionnelle ?", souligne Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier.
La cour d'assises du Doubs a trois mois et demi pour dire si l'ex-docteur est coupable ou innocent.
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