Incendies en Gironde : quatre questions sur les difficiles enquêtes policières sur le terrain
Alors que les flammes ont ravagé 15 000 hectares de forêts girondines en une semaine, les forces de l'ordre essaient de retracer les causes exactes des deux incendies. Mais leurs conditions de travail sont délicates.
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Quelle est l'origine des gigantesques incendies qui dévastent des forêts en Gironde ? Des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de ces feux géants. À Landiras, le parquet de Bordeaux estime que la "thèse criminelle est privilégiée", et les gendarmes sont à la recherche de la moindre de trace pour savoir qui est en cause. À la Teste-de-Buch, la piste de l'accident est pour l'instant retenue. L'enquête est menée par le commissariat d'Arcachon. Mais comment les agents déterminent-ils la cause d'un incendie, et comment se déroule leur travail sur le terrain ? franceinfo vous explique.
Dans quelles conditions se font ces enquêtes ?
Le travail des enquêteurs est rendu très difficile par les incendies toujours en cours. Une expertise devait avoir lieu cet après-midi du lundi 18 juillet sur la camionnette suspectée d'être à l'origine de l'incendie à la Teste-de-Buch, mais l'accès à la zone où le départ de feu a eu lieu n'est pas encore suffisamment sécurisé, des reprises de feu sont encore possibles dans cette zone. Cette expertise est donc reportée.
La police technique et scientifique devait être accompagnée d'un expert privé, comme c'est souvent le cas lorsque la piste privilégiée est accidentelle. Quand la piste envisagée est criminelle, l'enquête se fait avec une cellule dédiée, en compagnie des pompiers et des agents forestiers lorsque la piste est criminelle. Il s'agit d'un travail de fourmi, dans un terrain hostile : une zone boisée carbonisée, où la chaleur est suffocante, d'autant plus avec cette vague de canicule.
Que cherchent les enquêteurs ?
Tout d'abord, ils ferment des portes. Cela veut dire qu'avant de s'intéresser à la carcasse de la camionnette en elle-même, les experts regardent la moindre brindille brûlée, les graminés carbonisés, et petit à petit ils remontent jusqu'à la camionnette en question et inspectent ce qu'il en reste. Ils collectionnent tout indice qui peuvent leur permettre de comprendre, d'une part, si la camionnette a bien brûlé de manière accidentelle, et ensuite si le feu de cette camionnette est bien l'événement qui a provoqué l'incendie.
Là où nous voyons de simples plantes brulées, ces enquêteurs spécialisées de la police scientifique sont capables de "lire le feu". Ils regardent le comportement de l'incendie dans la fôret, l'endroit où ça a le plus brûlé, où il y a eu des sautes de feu. Grâce au chemin qu'ont pris les flammes pour se propager, ils éliminent les unes après les autres les probabilités, avant d'arriver à une conclusion scientifique, sachant qu'ils ne seront jamais affirmatifs à 100%. C'est un travail de précision, un travail recoupé avec des témoignages, notamment ceux des pompiers qui sont intervenus en premier sur la tête de l'incendie.
N'est-ce pas trop tard pour recueillir des indices ?
Une semaine après le début de l'incendie à la Teste-de-Buch (le feu a commencé le mardi 12 juillet), il est toujours possible de mener ce travail et analyser la carcasse de la camionnette. La zone est sécurisée, inaccessible, et il n'a pas plu : le terrain est donc resté tel quel après le passage des flammes. En revanche, l'intervention des pompiers peut rendre ce travail délicat, notamment quand ils enlèvent des débris pour éviter des reprises de feu, ce qui peut compromettre certains indices.
À la Teste-de-Buch, il s'agit notamment de savoir si le feu qui a pris dans la camionnette est dû à une surtension du moteur, à un court-circuit. Ce type de problème arrive souvent dans les véhicules, et certains peuvent rouler des heures après un court-circuit avant que les flammes ne jaillissent.
Comment se passera le travail des enquêteurs concernant l'incendie de Landiras ?
La piste privilégiée par les enquêteurs est la piste criminelle. Il n'y a dans ce cas pas de carcasse de véhicule à analyser, mais des témoignages à recouper et des prélèvements ADN à faire. Le feu serait parti d'une bordure de route, selon le récit d'un témoin. Il assure aux enquêteurs avoir "vu un départ d'incendie et une voiture quitter précipitamment les lieux", indique le parquet.
Les enquêteurs s'interrogent par ailleurs sur trois autres départs de feu "suspects". Ils ont éclaté dans le secteur après le premier incendie.
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