Incendies et intervention des Canadair : le député européen Grégory Allione déplore que l'opérationnel soit "entravé" par l'administration et des "raisonnements financiers"

Selon ICI Provence, il s’est écoulé environ trois heures entre la demande et l’arrivée du premier moyen aérien de défense contre les incendies des Pennes-Mirabeau et de Marseille.

Article rédigé par franceinfo
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Le député européen (Renew) Grégory Allione, en 2018. (- / FNSPF (FEDERATION NATIONALE DES SAPEURS POMPIERS DE FRANCE / AFP)
Le député européen (Renew) Grégory Allione, en 2018. (- / FNSPF (FEDERATION NATIONALE DES SAPEURS POMPIERS DE FRANCE / AFP)

Le retard d'intervention des Canadair pour éteindre les incendies des Pennes-Mirabeau et de Marseille suscite la polémique et le député européen (Renew) Grégory Allione déplore que l'opérationnel soit "entravé" par l'administration et des "raisonnements financiers". Il était l'invité d'ICI Provence (ex-France Bleu), vendredi 11 juillet.

Selon ICI Provence, il s’est écoulé environ trois heures entre la demande et l’arrivée du premier moyen aérien de défense contre l’incendie. Pourtant, selon Grégory Allione, "les pompiers des Bouches-du-Rhône ont demandé l’intervention des Canadair dès les premières flammes". Ils ont "demandé les avions bombardiers d'eau à l'état-major de zone (le préfet NDLR), qui en réfère immédiatement à la direction générale de la sécurité civile à Paris", explique l’eurodéputé qui ajoute que "ce sont les principes mêmes de la stratégie française, de mettre le paquet sur le départ de feu".

L’opération a tout de même été "un succès car il n’y a pas eu de victimes"

Pour l'ancien chef des pompiers des Bouches-du-Rhône et ancien président des Sapeurs-pompiers de France, c'est la décision administrative qui a mis en difficulté les secours. Selon l’élu, l’envoi de moyens aériens a d’abord été refusé, pour des raisons économiques. "On nous demande énormément de justifier l'engagement des avions, compte tenu du contexte financier, c'est une vraie difficulté, confie-t-il. On a des contraintes financières dans notre pays, et effectivement, parfois, le contexte opérationnel vient être entravé par ces raisonnements financiers".

L’opération a tout de même été "un succès car il n’y a pas eu de victimes", précise Grégory Allione, mais les dégâts matériels sont importants : près de 90 maisons ont été touchées dont 71 maisons rendues "non habitables" sur Marseille, selon la préfecture.

"Les personnels qui étaient au sol ont mené un travail formidable"

Grégory Allione a dirigé des dizaines d'opérations incendie en Provence quand il était à la tête des pompiers des Bouches-du-Rhône. Il ne cache pas sa frustration face à ce qu’il considère comme un échec du système administratif. "Ce n'est pas une décision politique [de refuser l'envoi des Canadair], c'est une décision administrative". Il réclame "depuis des années" une "direction générale métier". "Lorsque vous êtes un très bon administratif, vous n'êtes pas nécessairement un bon opérationnel", ajoute-t-il.

"Ce type de décision m'exaspère. Je pense que les personnels qui étaient au sol ont mené un travail formidable. Aujourd'hui, ils se taisent, moi j'ai la liberté d'expression, je peux vous assurer que quand vous êtes commandé par des gens qui n'ont jamais commandé un feu, c'est une difficulté opérationnelle", assène-t-il. Et d'assurer : "On n'en restera pas là".

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