"On ne mérite pas ça" : montrés du doigts, les salariés de Lubrizol s'inquiètent pour leur avenir
Quinze jours après la catastrophe de Lubrizol, franceinfo éclaire la question des sites Seveso. A Rouen, après l'incendie, les salariés de l'usine chimique vivent mal les critiques et craignent pour leurs emplois.
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L'histoire a marqué les esprits chez Lubrizol : quelques jours après l'incendie sur le site de Rouen, un salarié a été malmené sur un parking de supermarché raconte Cédric Barreau, délégué CFDT : "Il avait son badge Lubrizol dans la voiture. Quand il s'est garé, quelqu'un est venu l'agresser verbalement en voyant le badge. Il en a parlé avec l'ensemble des collègues, leur a dit : cachez vos badges, ne montrez pas que vous êtes chez Lubrizol."
Deux semaines après l'incendie qui a frappé l'usine Lubrizol à Rouen, les enquêteurs tentent toujours de comprendre pourquoi et comment l'entreprise a pris feu. Les salariés, eux, encaissent. Et s'inquiètent pour leurs emplois.
C'est injuste, ce n'est pas comme si on avait provoqué l'incendie. Au quotidien, les gens font tout pour que ça n'arrive pas.
Cédric Barreau, délégué CFDT
Une injustice, et même une triple peine estime Reginald. Il était sur le site la nuit de l'incendie. "On se dit qu'on est en train de perdre notre travail. On se dit qu'on a envoyé des vapeurs toxiques sur notre propre ville. Et puis, en plus, il y a les réseaux sociaux, les médias... Je comprends que les gens soient en colère mais parfois, ça va loin. Ce n'est pas facile à vivre."
"On est loin d'être une entreprise voyou"
L'attaque la plus mal vécue par ces employés est celle de Ségolène Royal. L'ancienne candidate à l'éléction présidentielle a traité Lubrizol d'entreprise "voyou". Jean Philippe, opérateur de production, est ulcéré: "Je suis révolté. Elle s'est mal renseignée, on est loin d'être une entreprise voyou. Les patrons ne sont pas des voyous. On s'est souvent accrochés avec eux pour différentes choses mais la sécurité, c'est une culture d'entreprise. On revient sur nos repos pour les formations, pour agir en équipe... On est formés, c'est structuré, c'est bien fait. On ne mérite pas ça."
Depuis l'incendie, l'usine est à l'arrêt. A court terme, les employés sont rassurés car les salaires continuent d'être versés. Mais que va-t-il se passer après ? La production pourra-t-elle repartir ? C'est ce qui inquiète Morgane, 28 ans, opératrice de production : "Je suis un peu perdue. Je me demande ce que va devenir Lubrizol, ce que vont devenir les employés. On a des maisons, on a tous une vie, on a tous une famille... Et on attend une décision politique. Est-ce qu'on sera autorisé à reprendre la production et sous quelles conditions, c'est ça qu'on attend." A cinq mois des élections municipales, les salariés savent bien que la décision politique de rouvrir ou fermer définitivement l'usine sera difficile à prendre.
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