Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : il faut "des contrôles et un suivi" des sites à risque, réclame Attac France
Pour le porte-parole de l'association, il faut apporter des solutions à court terme, sur la santé des habitants et des professionnels qui sont intervenus sur l'incendie, mais également à long terme, pour améliorer la sécurité sur les sites dangereux.
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"La défiance envers les autorités est immense", estime jeudi 17 octobre Maxime Combes, économiste, auteur de Sortons de l'âge des fossiles ! Manifeste pour la transition aux éditions du Seuil et porte-parole d'Attac France. L'association fait partie des signataires de la tribune publiée sur franceinfo, trois semaines après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime). 11 syndicats et associations dénoncent "des négligences" et un "manque de transparence". Ils pointent "la responsabilité" de l'État et des industriels.
"Aujourd'hui plus personne ne fait confiance dans les autorités locales, dans ce qui a été déclaré par le gouvernement", selon Maxime Combes. "Une manière de répondre à cela, c'est exiger que toute la lumière soit faite, et que toutes les informations soient transmises et rendues publiques."
Il faut un suivi sanitaire médical de toutes les personnes susceptibles d'avoir été touchées directement ou indirectement par les conséquences de la catastrophe de Lubrizol.
Maxime Combesà franceinfo
Pour l'économiste, "il faut qu'il y ait une réponse à la fois politique, de court terme, pour rétablir cette confiance et que les gens soient certains qu'on leur dise la vérité, et également de long terme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui il n'y a aucune proposition qui est faite pour améliorer la sécurité sur les sites, améliorer la réponse qui peut être apportée en cas de crise de ce type".
La sous-traitance, "un des problèmes"
Le signataire de la tribune pointe aussi des responsabilités : "La direction de Lubrizol est nécessairement mise en cause, analyse l'économiste, puisqu'elle a fait appel à beaucoup de sous-traitance pour gérer un certain nombre de ses produits."
On sait que quand on fait appel à de la sous-traitance, au motif de notamment réduire les coûts et améliorer la rentabilité de l'entreprise, on s'expose à des risque technologiques plus importants.
Maxime Combesà franceinfo
Pour Maxime Combes, la sous-traitance est "un des problèmes et on le sait". "Dans le cadre d'activités qui peuvent poser problème, dans ces secteurs industriels dangereux que peuvent être les industries chimiques ou pétrolières ou même nucléaires, quand on fait appel à de la sous-traitance, en général on réduit considérablement les capacités et les connaissances des salariés qui vont intervenir." Dans ces cas-là, estime-t-il, "les responsabilités sont totalement diluées".
Mieux prendre en compte les risques technologiques
Le porte-parole d'Attac propose une solution : "On vient d'instaurer en France, en 2017, une loi sur le devoir de vigilance qui s'impose aux très grosses multinationales et qui ne s'impose pas dans ce cas de Lubrizol, car il n'y a pas assez de salariés. On pourrait très bien imaginer qu'il y ait une vigilance accrue qui soit imposée à l'ensemble de ces secteurs-là, dangereux, avec la nécessité de mieux prendre en compte l'ensemble de ces risques technologiques." De là, la responsabilité de l'État en découle, selon Maxime Combes.
L'État, aujourd'hui, ne met pas à disposition les moyens nécessaires pour s'assurer qu'il y ait des contrôles et un suivi suffisant de ces risques technologiques-là.
Maxime Combesà franceinfo
Le porte-parole d'Attac France estime ainsi que la loi, dans ce domaine, doit évoluer. "Il faut savoir si on veut continuer à dérouler le tapis rouge, sans régulation, aux activités économiques les plus dangereuses dans le pays, réduire les responsabilités, les contrôles et les règles telles qu'elles existaient, et c'est ce qui est aujourd'hui en cours depuis plusieurs années, assène-t-il, ou est-ce qu'on veut assurer la sécurité des personnes, des salariés qui interviennent sur ce site, mais également, du point de vue écologique, la protection de la biodiversité, renforcer les règles et les normes pour s'assurer que 'Lubrizol, plus jamais ça'."
"L'un des problèmes aujourd'hui, poursuit-il, c'est que les Rouennais sont renvoyés à leurs responsabilités individuelles pour réagir face à cette crise. Donc on a des multiples cas locaux de gens qui font leurs propres analyses pour essayer de se rassurer ou comprendre à quoi ils ont été exposés. C'est complètement hallucinant que dans notre pays en 2019, l'ensemble de la population ne soit pas directement informée par les autorités des risques qu'elle a encourus."
Le porte-parole d'Attac France réclame ainsi "à tout prix, un suivi sanitaire médical de toutes les personnes qui ont été exposées, qu'elles soient travailleurs, pompiers, population, exposés par le panache de fumée, y compris à long terme. On nous dit que la toxicité immédiate est faible, [mais] la toxicité différée, on n'en a aucune idée". Un "suivi sanitaire médical à long terme" avait été fait, souligne-t-il, lors de la catastrophe AZF et après l'attentat du World Trade Center.
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