"Ça coûte très cher" : malgré le risque incendie, convaincre les habitants de débroussailler reste "laborieux"
L'obligation légale de débroussailler est encore trop peu appliquée même dans des zones touchées par des incendies cet été. Exemple dans le Gard.
"C'est une commune de 2 900 habitants et il n'y a plus d'agriculture", décrit Angel Pobo, le maire de la commune d’Aubais, dans le Gard. Cet été, sa commune a été touchée par un incendie où 360 hectares au total ont été touchés. Quatre bâtiments ont brûlé. Cela a changé la perception du risque. "On a vraiment touché du doigt la réalité d'un grand incendie, raconte le maire. Personne n'avait vu ça. Au niveau de la commune, en tant que maire, ça nous change la perception, ça c'est sûr. Et aux habitants aussi."
Quelques semaines après les incendies monstres qui ont touché la France cet été 2022, des élus et des experts vont tenter d’avancer sur le sujet de la protection des incendies. Une réunion a eu lieu mercredi 7 septembre, au ministère de l’Agriculture. Elle doit avancer sur le délicat sujet de l’obligation légale de débroussaillage (ou débroussaillement) qui consiste à protéger les maisons en élaguant les arbres et dégageant la végétation autour.
Pour autant le débroussaillage reste, d’après les mots du maire d'Aubais, un chantier en cours mais laborieux. Il a pourtant à protéger les maisons à risques qui sont à proximité des forets, en coupant une partie des arbres dans un rayon de 50 mètres. Dans le Gard, d’après la préfecture, cela touche un habitant sur deux, mais c’est à la charge des propriétaires. Frédérique Gaudillot vie à côté de la forêt. Elle n’a pas totalement débroussaillé autour de sa maison. "Il manque du financement, on le fait faire par une entreprise et ça coûte très cher, explique l'habitante. Et si on le fait soi-même, il faut de l'équipement."
De l’autodéfense adaptée au réchauffement climatique
Le coût n’est pas le seul frein. Parfois les habitants ne comprennent pas l’utilité ou les modalités. D’après un rapport sénatorial, par endroit, seulement un tiers des maisons se sont adaptées au risque d’incendie. Le débroussaillement est pourtant une obligation légale. Alors dans le Gard, la préfecture accompagne les communes pour sensibiliser. "Il n'y a que ça qui fonctionne", lance Carole Roy qui dirige l’unité défense des forêts contre les incendies à la direction départementale des territoires et de la mer à la préfecture du Gard.
"Quand on explique correctement aux gens, ils prennent conscience de la nécessité de se mettre en sécurité. Et du coup, de fait, les obligations légales de débroussaillement sont suffisamment bien effectuées."
Carole Roy, préfecture du Gardà franceinfo
Le débroussaillement permet de réduire l’intensité du feu et de limiter le nombre de pompiers qui se retrouvent à devoir défendre les maisons. C’est de l’autodéfense adaptée au réchauffement climatique, selon les professionnels de lutte contre les incendies. "On s'est aperçu que le feu pouvait atteindre tout point de notre territoire, explique Vincent Pastor, expert sapeur-pompier, au groupement risques naturels et feux de forêts des pompiers des Bouches-du-Rhône. Et forcément, ça peut parfois se heurter dans nos services à une limite. On sait depuis cet été qu'on ne peut pas mettre un pompier derrière chaque maison et en cela, la population devra à l'avenir nous aider à se protéger. Et notamment le débroussaillement, la première des actions."
Le rapport des sénateurs présenté en août dernier propose de jouer à la fois sur l’incitation et la sanction. Le renforcement du débroussaillement est l’une des 70 propositions pour s’adapter à la nouvelle intensité des feux.
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