Incendie criminel à Nice : l'appel des sapeurs-pompiers à "la nécessité absolue" de former les familles aux gestes qui protègent
Alors que sept personnes d'une même famille ont péri dans un incendie probablement criminel à Nice, les sapeurs pompiers de France rappellent les "bons comportements" qui peuvent protéger.
/2024/03/04/joanna-yakin-65e60323ed762673249298.png)
/2024/07/19/000-364d6ej-669a353690ee5385015894.jpg)
Au moins sept personnes, dont trois jeunes enfants, sont morts dans un incendie qui a ravagé un appartement dans un immeuble du quartier des Moulins, à Nice, dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet. Trois départs de feu sont "intervenus aux 1er, 2e et 3e étages", indique le procureur de Nice, confortant "totalement la piste criminelle". "Ce tragique incendie rappelle la nécessité absolue de former les enfants et les familles aux risques incendie, aux bons comportements qui protègent, et d’équiper son domicile", a écrit le porte-parole des sapeurs-pompiers de France, Eric Bocardi, sur le réseau social X.
Quelques réflexes peuvent en effet parfois permettre d'éviter un drame lors du déclenchement d'un incendie. Si on le peut, il faut évidemment quitter au plus vite le lieu en flammes, se diriger vers la sortie. Mais dans le cas où vous seriez coincé dans votre logement, le lieutenant-colonel Franck Maillard, spécialiste en prévention à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, explique à franceinfo ce qui peut vous sauver la vie.
Installer un détecteur de fumée
Dans un incendie, la fumée est votre pire ennemi. "Une fois qu'elle est dans votre chambre, en deux ou trois bouffées d'inhalation de fumées toxiques vous allez très rapidement tomber inconscient et mourir par la suite par les flammes, explique le pompier. La mort se joue en quelques secondes, c'est moins d'une minute." La loi indique effectivement que chaque logement, qu'il se situe dans une habitation individuelle ou collective, doit être équipé d'au moins un détecteur de fumée. En cas d'incendie, quand le détecteur de fumée va s'activer, "vous allez peut-être entendre le détecteur dans le couloir, vous allez réaliser qu'il se passe quelque chose d'anormal, vous verrez qu'il y a de la fumée et vous allez refermer la porte directement". Or, fermer la porte est le geste qui peut vous sauver la vie.
Fermer les portes, ouvrir la fenêtre, appeler le 18
"Si toutes les portes de l'appartement sont ouvertes, la fumée remplit tout le volume en quelques secondes", explique le lieutenant-colonel. D'où l'importance de fermer les portes en cas d'incendie. "Il faut toujours que vous ayez une porte entre l'incendie et vous. Si vous êtes piégés dans votre chambre, donc vous fermez la porte de votre chambre et vous vous manifestez à la fenêtre après avoir fait le 18 pour que l'on vienne vous chercher, détaille le pompier. Une porte d'un appartement va résister au feu pendant 15 à 20 minutes, ce qui laisse le temps pour que les sapeurs pompiers viennent vous récupérer."
Donc "maintenez la porte bien fermée", et si possible, ajoutez "un linge humide au pied de cette porte, le feu ne va pas rentrer dans la pièce dans laquelle vous êtes en sécurité". Il faut en effet se réfugier dans une bulle, c'est-à-dire faire aussi le choix de la bonne pièce où s'abriter. Que vous puissiez fermer la porte, mais aussi ouvrir une fenêtre. "Les gens ont peur d'ouvrir la fenêtre, mais ça évite de respirer les fumées toxiques qui tout doucement commencent à passer sous la porte et le monoxyde de carbone, qui est le gaz le plus dangereux en cas d'incendie, va vous faire sombrer dans le coma".
Initier les enfants aux bons gestes
"Il faut rappeler aux gens que ce sont des discussions qu'ils doivent avoir en famille le soir avec les enfants", martèle le lieutenant-colonel, qui appelle à questionner les enfants. "Demain s'il y a le feu, comment réagirais-tu ? Que vas tu faire s'il y a de la fumée ? Est ce que tu rentres dans la fumée ?"
"L'enfant doit être aussi capable de prendre les premières mesures, de se dire qu'il y a de la fumée dans le couloir donc je reste dans ma chambre et je me manifeste par la fenêtre."
Le lieutenant-colonel Maillardà franceinfo
Le lieutenant-colonel Maillard rappelle que ce sont au final plusieurs éléments mis "bout à bout" qui permettent "de sauver quelqu'un ou pas". D'où l'importance de rappeler plus largement la nécessité de laisser passer les pompiers immédiatement sur la route, ou encore ne pas stationner sur des emplacements gênants qui pourraient par exemple empêcher le déploiement de la grande échelle.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter