Le "roi de la belle", Rédoine Faïd, restera à l'isolement, où il se trouve depuis près de douze ans, tranche le tribunal administratif de Lille

Les conditions de détention du braqueur avaient été qualifiées quelques jours plus tôt de "contraires à la dignité de la personne humaine" par la chambre d'application des peines du tribunal de Béthune.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le braqueur Rédoine Faïd photographié à Paris, le 12 janvier 2011. (OLIVIER ARANDEL / LE PARISIEN / MAXPPP)
Le braqueur Rédoine Faïd photographié à Paris, le 12 janvier 2011. (OLIVIER ARANDEL / LE PARISIEN / MAXPPP)

Le tribunal administratif de Lille a confirmé, mercredi 16 juillet, le maintien à l'isolement du braqueur Rédoine Faïd. L'homme, surnommé le "roi de la belle" en raison de ses deux évasions de prison, avait contesté cette mesure, faisant valoir les effets délétères sur sa santé de 12 ans d'isolement. Le juge des référés a estimé que le détenu, qui "appartient de longue date à la criminalité organisée", reste "d'une particulière dangerosité", et que "les risques de récidive de tentative d'évasion ne sont pas à exclure".

Dans une ordonnance prise et dont l'AFP a eu copie, il fait valoir que Rédoine Faïd a comparu "y compris récemment, devant la commission de discipline des différents établissements dans lesquels il a été incarcéré". Lors de l'audience le 10 juillet, son avocat, Benoit David, avait dressé le portrait d'un détenu au "comportement exemplaire". Il avait souligné que Rédoine Faïd se trouve à l'isolement dans une cellule de "7-8 m2", privée de "lumière naturelle" depuis l'installation en mai d'une grille supplémentaire à la fenêtre.

Une quinzaine de demandes

Les conditions de détention de Rédoine Faïd avaient été qualifiées quelques jours avant l'audience de "contraires à la dignité de la personne humaine" par "leur durée et l'absence de perspectives données au détenu" par la chambre d'application des peines du tribunal de Béthune.

Rédoine Faïd demande notamment à accéder aux parloirs sans hygiaphones, une vitre empêchant le contact physique entre détenu et visiteurs, ce qui lui est imposé depuis 2018. Les mesures appliquées "n'ont pas été prises par hasard", avait répondu la représentante du ministère de la Justice à l'audience, rappelant que les deux évasions du détenu, en 2013 à l'explosif et en 2018 par hélicoptère, avaient eu lieu lors de parloirs.

Le détenu a déjà fait une quinzaine de demandes pour lever son isolement, en vain. Rédoine Faïd, 53 ans, a été condamné en octobre 2023 à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, pour sa spectaculaire évasion par hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018. Il purgeait déjà des peines pour des braquages, dont l'un a coûté la vie à une policière municipale. Sa date de fin de peine est fixée à 2057. 

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