Enseignante poignardée dans le Bas-Rhin : des parents et des syndicats enseignants réclament des moyens pour la santé mentale des élèves

Face à l'augmentation de la violence, la Fédération des parents d'élèves comme les syndicats enseignants SE-Unsa et SNPDEN-Unsa, soulignent l'urgence d'agir alors que la ministre démissionnaire Elisabeth Borne est attendue au collège où s'est produit le drame.

Article rédigé par franceinfo
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Des parents se rendent au collège de Benfeld (Bas-Rhin) où un élève de 14 ans a poignardée une professeure de musique, le 24 septembre 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
Des parents se rendent au collège de Benfeld (Bas-Rhin) où un élève de 14 ans a poignardée une professeure de musique, le 24 septembre 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le syndicat enseignant SE-Unsa fait part dans un communiqué de "sa consternation", alors qu'une enseignante de musique de 66 ans a été poignardée le matin même dans un collège de Benfeld (Bas-Rhin) par un élève de 14 ans. Son pronostic vital n'est pas engagé, précisent les gendarmes. "Aujourd'hui, on est démuni par rapport à tout ça", réagit mercredi 24 septembre sur franceinfo le président de la Fédération de parents d’élèves FCPE du Bas-Rhin, Julien Rastegar. Selon les informations du service police-justice de franceinfo, l'adolescent à l'origine de l'agression est placé en foyer d'aide sociale à l'enfance (ASE).

L'enseignante poignardée "exerçait 'simplement' son métier : faire vivre l'école de la République", souligne le SE-Unsa qui apporte d'abord "tout son soutien" à cette collègue, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative du collège de Benfeld, "durement éprouvée par ce drame".

Face à une augmentation de la violence "dans les établissements scolaires, mais surtout dans la société de manière générale", Julien Rastegar dénonce un véritable manque de moyens humains pour accompagner la santé mentale. Un manque qui se fait ressentir aussi bien au niveau "de la chaîne de détection" que de la prise en charge. "Il n'y a pas assez d'adultes", ajoute-t-il, "et des délais de prise en charge déraisonnables". La FCPE appelle aussi à plus de moyens humains "pour l'ensemble du système, pour encadrer les enfants, pour les enseignants et pour la vie scolaire".

"Les incantations ne sont pas suffisantes"

"Les incantations ne sont pas suffisantes, il faut des actes, des choses précises, un budget qui soit à la hauteur pour pouvoir accueillir des infirmières, des conseillers et des médecins scolaires", lance sur franceinfo Isabelle Marchand, secrétaire académique (pour l’académie de Strasbourg) du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN-Unsa). Cette proviseure au lycée Gustave-Eiffel de Cernay (Haut-Rhin), évoque "un choc pour les élèves, un choc pour la communauté scolaire, un choc pour l'équipe de direction, et bien évidemment un choc pour les parents et l'ensemble des élèves". "Toutes nos pensées [vont] évidemment à la victime, à ce professeur qui a été agressé, et puis à la situation de crise dans laquelle se trouvent nos collègues, poursuit-elle. Ils doivent gérer beaucoup d'angoisses et beaucoup de peurs à l'intérieur de l'établissement."

Sur le lieu du drame, une cellule médico-psychologique a été activée mercredi. "C'est important maintenant de pouvoir écouter les enfants, qu'ils soient en sécurité, protégés, mais aussi de pouvoir écouter les parents", approuve le président de la FCPE du Bas-Rhin, qui parle lui aussi de "choc". 

"Il est urgent de mettre en œuvre des politiques ambitieuses pour renforcer la santé mentale des jeunes, reconstruire un véritable service public de santé, et apaiser une société de plus en plus traversée par les tensions", plaide également le syndicat enseignant SE-Unsa, qui appelle le ou la future ministre de l'Éducation nationale à mettre en place des mesures "ambitieuses". "Cet événement rappelle une fois de plus l’impérieuse nécessité de trouver des solutions durables pour garantir la sécurité et la protection des personnels comme des élèves", écrit le syndicat. Ces mesures doivent être "une priorité".

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