Mort du petit Emile : les obsèques organisées avec un dispositif de sécurité renforcé, l'enquête sur sa disparition se poursuit

Alors que le garçonnet est enterré samedi dans les Bouches-du-Rhône après une cérémonie religieuse dans le Var, les investigations pour comprendre la disparition et la mort du petit Emile sont "toujours très actives", selon le procureur d'Aix-en-Provence.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
La basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), en 2022. (PROCIP / ROBERT HARDING PREMIUM / AFP)
La basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), en 2022. (PROCIP / ROBERT HARDING PREMIUM / AFP)

Comment Emile Soleil, âgé de seulement 2 ans et demi, est-il mort ? Le mystère demeure, malgré la découverte au printemps 2024 des ossements du petit garçon et des vêtements qu'il portait le jour de sa disparition, le 8 juillet 2023, au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où il était en vacances avec ses grands-parents maternels.

Le maire de ce hameau, perché à 1 200 m d'altitude, a pu signer l'acte de décès, en présence d'un gendarme, trois mois après qu'une promeneuse a retrouvé son crâne dans une forêt à proximité. Au terme d'une organisation complexe, les obsèques du petit Emile ont finalement lieu samedi 8 février, à 10 heures, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.

La mairie de cette commune du Var avait annoncé, dès fin décembre, que des mesures de sécurité seraient prises en prévision de la forte affluence attendue, liée à l'émoi provoqué par la disparition du garçonnet. La gendarmerie a confirmé à franceinfo, mercredi, qu'"un dispositif renforcé" par la police municipale serait "déployé" aux abords de la basilique Sainte-Marie-Madeleine, considérée comme un "haut lieu de la chrétienté". L'objectif est de "faciliter le stationnement et jalonner l'accès piéton", "protéger la basilique et ses abords", "sécuriser un axe (…) pour des évacuations médicales" et "évacuer rapidement le site en cas de mouvement de foule", précise la gendarmerie.

Une partie du parvis de la basilique réservée aux médias

Par l'intermédiaire d'un communiqué de leur avocat, les parents d'Emile, Marie et Colomban Soleil, "demandent aux médias de ne pas filmer ni photographier à l'intérieur de la basilique", afin de "préserver l'intimité de la famille". Une zone spécifique est aménagée sur le parvis de la basilique et accessible dès 8h30, "permettant aux médias de se positionner sans perturber le déroulement de la cérémonie", est-il détaillé dans une note à l'attention de la presse. Le texte précise que "des enceintes seront installées sur le parvis pour diffuser le son de l'office aux fidèles et aux médias".

"La basilique sera ouverte à 9 heures pour la famille, les proches et les invités. Elle sera ensuite ouverte à 9h30 au public", ajoute l'avocat. Jérôme Triomphe précise que "chacun est bienvenu à cette messe d'obsèques", publique selon le souhait de Marie et Colomban Soleil, qui souhaitent ainsi "remercier tous ceux qui, anonymes ou pas, les ont entourés et aidés".

Emile sera ensuite inhumé dans l'après-midi à la Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), "dans l'intimité des membres de la famille, de leurs proches et de leurs invités", conclut le communiqué. Marie et Colomban Soleil avaient, dans un premier temps, "espéré pouvoir enterrer leur fils Emile dans le petit cimetière aux trois quarts vide du Haut-Vernet". Mais le 18 janvier, ils ont appris que la concession familiale qu'ils demandaient leur avait été refusée. Ils se sont donc rabattus sur la ville "où ils vivent et où Emile a grandi".

"La cellule d'enquête est toujours très active"

En parallèle, l'enquête se poursuit pour tenter d'élucider les circonstances de la mort du petit garçon. "Entre la chute de l'enfant, l'homicide involontaire et le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plus qu'une autre pour expliquer la disparition puis la mort de l'enfant Emile", avait déclaré en conférence de presse, le 2 avril 2024, le procureur de la République d'Aix-en-Provence. "La cellule d'enquête est toujours très active", a assuré Jean-Luc Blachon mardi à franceinfo, qui confirme "que les investigations se poursuivent sous l'autorité des magistrats instructeurs".

"Une douzaine de militaires de la section de recherche de la région Paca et du groupement des Alpes-de Haute-Provence sont engagés avec l'appui de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Des investigations, analyses et expertises sont également toujours en cours", précise à franceinfo une source interne à la gendarmerie.

Les juges ont fait analyser les ossements et les vêtements d'Emile à deux laboratoires. Le premier n'a rien trouvé, mais le second en revanche a détecté deux traces d'ADN humain, a révélé France 2 dans l'émission "13h15 le samedi" diffusée le 1er février. Ces traces ne correspondent ni à Emile, ni à sa famille, ni aux personnes prélevées lors de l'enquête, apprend-on encore dans ce reportage. Mèneront-elles à un suspect, ou bien sont-elles liées à la manipulation des scellés ? Les résultats criminalistiques ne sont pas communiqués pour l'heure, mais le procureur se "réserve la possibilité de les évoquer lorsque le moment sera venu".

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