Condamnation de Cédric Jubillar : "Nous allons nous remettre au travail", assurent les avocats de l'accusé, qui a fait appel de ses 30 ans de réclusion

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Article rédigé par France 2 - M. C. Delouvrié, N. Perez, M. Lassaga, E. de Pourquery, D. Breysse, J. Pelletier, G. André, N. Trau - Édité par l'agence 6Medias
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Les jurés du procès de Cédric Jubillar ont répondu "oui" aux deux questions qui leur étaient posées ce vendredi 17 octobre. Reconnu coupable du meurtre de sa femme, Delphine, et condamné à 30 ans de réclusion criminelle, l'accusé a écouté le verdict, impassible, dans le box de la cour d'assises d'Albi (Tarn). La défense a fait appel de cette décision.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est la toute première image de Cédric Jubillar après l'énoncé du verdict à la sortie de la salle d'audience, vendredi 17 octobre. La cour d'assises du Tarn vient de le reconnaître coupable du meurtre de sa femme, Delphine, et le condamne à 30 ans de prison. Dans son box, Cédric Jubillar semble impassible, dans l'attitude qui fut la sienne tout au long de ces quatre semaines de procès. Sur les bancs des parties civiles, au contraire, l'émotion éclate. Les proches de Delphine Jubillar s'étreignent, parfois dans les larmes, aux côtés de leurs avocats.

"C'est un moment important et on a enfin des parties civiles qui ont pu exprimer leur émotion. C'est un soulagement pour beaucoup d'entre elles", a commenté Me Malika Chmani, avocate représentant les enfants du couple. "C'est une victoire pour toutes les parties civiles. Ça fait cinq ans qu'elles souffrent, ça fait cinq ans qu'elles sont endeuillées, privées de corps, privées de sépulture, privées de tombe, privées de la vérité. Aujourd'hui, c'est la vérité qui a gagné sur le mensonge", a abondé Me Mourad Battikh, avocat de l'oncle et de la tante de Delphine.

Un procès en appel l'an prochain

Après six heures de délibération, en présence d'un public venu en nombre, le jury a donc suivi les réquisitions des avocats généraux, reconnaissant que cette nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, un féminicide a bien eu lieu. Même en l'absence du corps de Delphine ou d'aveu de Cédric Jubillar, les éléments ont permis d'établir sa culpabilité.

Les avocats de la défense ont immédiatement annoncé faire appel après s'être entretenus avec leur client. "Il réagit comme quelqu'un qui est abattu mais qui a cette lueur aussi de se dire que tout n'est pas définitif et que peut-être en appel, un autre jury populaire pensera autrement", a déclaré Me Emmanuelle Franck, avocate de Cédric Jubillar. "Nous sommes déçus mais nous savions que quoi qu'il arrive, de toute façon, il y aurait un deuxième combat et nous allons nous remettre au travail pour préparer cet appel", a ajouté son confrère de la défense, Me Alexandre Martin.

À Cagnac-les-Mines, après cinq ans de procédure, les habitants étaient en attente d'une vérité. "On ne sait pas, il n'y a pas de preuves, il n'y a pas de corps", estime une riveraine. Une autre habitante n'est "pas surprise" par le verdict.

Dans l'après-midi, Cédric Jubillar a quitté le tribunal, escorté par la police, pour rejoindre la prison de Seysses. Son procès en appel aura lieu l'an prochain.

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