Affaire Cédric Jubillar : qui sont les jurés au cœur du procès ?

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Article rédigé par France 2 - C. Verove, A. Ployer, M. -C. Delouvrié, M. Brisse, M. Barrois, D. Breysse, N. Bonduelle, J. Cohen-Olivieri - Édité par l'agence 6Medias
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Cédric Jubillar a rejoint la prison de Seysses (Haute-Garonne), après avoir été condamné vendredi 17 octobre à 30 ans de prison par la cour d’assises du Tarn, dont trois magistrats, mais aussi six jurés populaires. Qui sont-ils ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Ils sont ceux qui ont décidé d'envoyer Cédric Jubillar en prison pour les 30 prochaines années, mais nous ne connaîtrons jamais leur visage. Ils sont six hommes et femmes, de simples citoyens appelés à sceller le destin de l'accusé, des novices de la justice qui se sont attiré hier les foudres de la défense. "Je ne peux pas admettre en tout cas qu'une condamnation soit fondée sur de tels éléments", lance Me Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar. "Peut-être qu'en appel, un autre jury populaire pensera autrement", estime Emmanuelle Franck, également avocate de Cédric Jubillar.

La décision a résonné vendredi 17 octobre pour une ancienne jurée d'assises. "Ce qu'il y a de difficile dans cette affaire, c'est qu'il n'y a pas de corps, qu'il n'y a pas d'aveu. Je pense que c'est cette espèce de zone de doute qui ramène justement à la difficulté et au poids qui pèsent sur le jury", partage Clémentine Thiébault, ancienne jurée d’assises et autrice de "En votre intime conviction" aux éditions Robert Laffont (2022).

Des expériences marquantes

En 2019, la journaliste reçoit une convocation inattendue, tirée au sort pour être jurée d'un procès. Sans motif valable, impossible de refuser sous peine d'une amende. "Vous allez devoir rendre justice. Ce n'est pas votre boulot, a priori. D'ailleurs, c'est la seule fois où vous allez être engagée pour un boulot parce que vous n'êtes pas compétent", poursuit Clémentine Thiébault. Elle doit alors juger trois hommes accusés de meurtre sans qu'aucun corps n'ait été retrouvé. "À titre personnel, le long du procès, il y a un moment où vous commencez à avoir une certitude. Et puis cette certitude, elle peut être inversée par des éléments qui sont amenés. Je pense que ce sont des allers-retours un peu permanents", confie-t-elle.

Douter, mais trancher selon son intime conviction. Faire un choix qui hante parfois bien au-delà du procès, des années après, comme pour un autre ancien juré. "Avec le recul, après, on a un problème, pas avec la culpabilité, avec la sentence. Est-ce que j'ai été trop sévère ou est-ce que j'ai été trop indulgent au risque de paraître laxiste, à la limite ? C'est pour ça que j'en parle toujours avec émotion. Ça a duré une semaine, une semaine qui a été marquante dans ma vie", témoigne Didier Assié, ancien juré d’assises. Chaque année, 23 000 Français sont tirés au sort pour être jurés d'assises.

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