Deux entraîneurs d’un club de boxe de Nantes visés par des signalements d’agressions sexuelles

Certains adhérents et anciens adhérents du club estiment que les deux entraîneurs, reconnus dans le milieu de la boxe, ont pu bénéficier d’une forme d'omerta.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Loire Océan
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À Nantes, deux entraîneurs du club Léo-Lagrange savate boxe française sont concernés par des soupçons d'agressions sexuelles. (BEN STANSALL / AFP)
À Nantes, deux entraîneurs du club Léo-Lagrange savate boxe française sont concernés par des soupçons d'agressions sexuelles. (BEN STANSALL / AFP)

À Nantes, deux entraîneurs du club Léo-Lagrange savate boxe française sont concernés par des soupçons d'agressions sexuelles, indique, vendredi 28 mars, "ici Loire Océan". Il s’agit d'un père et de son fils, deux figures emblématiques de ce club de boxe. Le fils, âgé de 42 ans, est suspendu. Son père fait lui l’objet d'une incapacité d’exercer.

Le fils, entraîneur au sein du club, est aussi jusqu'en fin d’année président de la Ligue des Pays de la Loire de boxe française. La préfecture indique à "ici Loire Océan" qu'il fait l'objet "d'une interdiction d’exercer prise selon la procédure d'urgence prévue à l’article L.212-13 du code du sport et donc limitée à six mois". Une enquête administrative est en cours et le dossier doit passer devant la commission spécialisée du conseil départemental à la jeunesse, au sport et à la vie associative qui proposera ou non au préfet de poursuivre cette mesure. Sa licence a aussi été suspendue pour un an par la fédération et son mandat à la tête de la Ligue régionale lui a été retiré.

Des propos à connotation sexiste ou dénigrants

Quant au père, cet homme de 66 ans a été entraîneur au club Léo-Lagrange jusqu'au printemps 2024, jusqu'à sa retraite. Il s’est vu signifier en mai 2024, "une incapacité d'exercer fondée sur un défaut d’honorabilité", précise encore la préfecture. Cet homme figurait au Fijais, le fichier des auteurs d'infractions sexuelles, suite à une condamnation pour corruption de mineur en 2022.

"On a trois ou quatre séries d'événements qui sont pour l’essentiel des agressions sexuelles et pour un des cas, semble-t-il, un soupçon de viol", explique à "ici Loire Océan", Virgile Renaudie, en charge des questions juridiques à la fédération de savate boxe française. Les victimes présumées sont majeures et mineures. Les adhérentes qui ont révélé cette affaire évoquent 10 victimes d’agressions sexuelles et au moins quatre qui ont eu des relations sans contrainte mais sous emprise du fait du statut d’entraîneur du mis en cause. Des propos à connotation sexiste ou dénigrants sont aussi rapportés.

"Il n'y a pas d'ambiguïté possible"

Le procureur de la République de Nantes explique à "ici Loire Océan" qu'aucune plainte n'a été enregistrée concernant le fils. De son côté, le père avait été entendu en garde à vue en août 2024, après une plainte. "Aucune des deux infractions objets de cette mesure, en l'occurrence agression sexuelle et violation d'une obligation résultant du Fijais, n'a été poursuivie, les faits n’étant pas caractérisés", déclare Antoine Leroy, procureur de Nantes. La plainte a ainsi été classée sans suite.

Une Nantaise d’une quarantaine d’années est à l'origine de cette plainte. Elle dénonce "des attouchements" lors d'un déplacement avec son entraîneur, en mai 2023, en Auvergne. "C’est de l'ordre des mains sur les fesses, des mains à l'entrejambe qui remontent jusqu’au sexe. Donc il n'y a pas d'ambiguïté possible", déclare-t-elle à "ici Loire Océan".

Dans un message de certains adhérents et anciens adhérents reçu par "ici Loire Océan", ils estiment que les deux entraîneurs, reconnus dans le milieu de la boxe, ont pu bénéficier d’une forme d'omerta. Le manque d'accompagnement de la fédération est aussi souligné. Cette dernière renvoie vers la cellule Signal Sport du ministre.

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