Ce que l'on sait de la Conspiration des cellules de feu, le groupe anarchiste grec soupçonné d'être à l'origine du colis piégé au FMI
L'explosion a légèrement blessé une employée de l'antenne parisienne du Fonds monétaire international, jeudi. Des morceaux de timbres grecs ont été retrouvés sur les lieux de l'attentat, comme l'a appris franceinfo de source judiciaire.
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C'est un nom qui fait régulièrement son apparition dans les journaux grecs. La Conspiration des cellules de feu, groupe anarchiste, pourrait aussi être derrière l'envoi du colis piégé qui a légèrement blessé une femme, jeudi 16 mars, dans les locaux parisiens du Fonds monétaire international (FMI), selon une source policière grecque interrogée par l'AFP. Des morceaux de timbres grecs ont effectivement été retrouvés sur les lieux de l'explosion, comme l'a appris franceinfo de source judiciaire.
La Conspiration des cellules de feu a, par ailleurs, revendiqué l'envoi d'un paquet contenant un "mélange explosif" découvert la veille au ministère allemand des Finances. Franceinfo résume ce que l'on sait de ce groupe d'extrême gauche.
2008 : la création
Le groupe voit le jour en 2008, en Grèce. Il s'inscrit dans la mouvance anarchiste d'extrême gauche. Ses militants commencent par incendier des bâtiments du pays, "notamment des églises, à Athènes et à Thessalonique", expliquait Dimitris Bekiaris, spécialiste du terrorisme grec, dans les colonnes du Figaro, à la fin 2010. Dans un second temps, la Conspiration se met à utiliser des explosifs et à viser "des personnalités et des institutions politiques et économiques" du pays. Sans faire de victime.
La Grèce possède toutes "les caractéristiques sociales et politiques qui alimentent la vivacité" de ce type de lutte armée, explique Dimitris Bekiaris. Il évoque la difficulté du pays à se développer économiquement, l'importance du chômage et la méfiance du peuple vis-à-vis du système politique. Parmi les membres de ce groupe, beaucoup de jeunes, notamment des étudiants.
2009 : la période "faste"
Après plusieurs semaines d'émeutes provoquées par la mort d'un adolescent, tué par la police, le groupe anarchiste revendique une série attentats. La liste des cibles est longue : la résidence d'un procureur (février 2009), le tribunal de Salonique (mai 2009), le domicile de l'ancien ministre de l'Ordre public (juillet 2009), puis le Parlement (janvier 2010).
La Conspiration se met également à envoyer des colis piégés à des institutions ou ambassades européennes, mais ces derniers ne font pas de victimes. La plupart sont interceptés à l'aéroport d'Athènes. A l'intérieur de ces courriers, généralement le même contenu : des livres évidés et remplis d'une poudre provenant de pétards.
2011 : le déclin
Cette année-là, plusieurs membres de la Conspiration des cellules de feu sont arrêtés, dont une dizaine de très jeunes gens, et ont été condamnés pour "participation à une organisation criminelle" à de lourdes peines de prison.
Dans un communiqué, la police annonce à l'époque avoir découvert dans un appartement d'Athènes un "brouillon de revendication de six pages, sous forme électronique". Les enquêteurs retrouvent aussi "des listes de noms de magistrats, des adresses de commissariats, des plans et des photographies d'armements". Ils ont aussi saisi une kalachnikov et un pistolet de calibre 9 mm, avec des centaines de cartouches.
2014 : le retour
Après plusieurs mois de silence, le groupe annonce son retour en 2014. Depuis, il signe des actions sporadiques, sans faire de victimes. Comme cette attaque contre les locaux du Parti socialiste grec Pasok, alors au pouvoir dans un gouvernement de coalition. Des représentations étrangères sont aussi régulièrement visées.
Dernières actions en date, l'envoi d'un colis piégé, mercredi 15 mars, au ministère allemand des Finances. La Conspiration des cellules de feu pourrait également être derrière l'explosion qui a blessé une employée du FMI à Paris, jeudi 16 mars. La piste anarchiste grecque est, à l'heure actuelle, privilégiée. Avant ces deux dernières attaques, la dernière action de la Conspiration remontait à octobre 2016 : un attentat à l'engin explosif avait alors visé le domicile athénien d'une magistrate du parquet.
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