Cambriolages : les églises de plus en plus prises pour cible

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Article rédigé par France 2 - S. Soubane, A. Gardes, A. Halpern, O. Labalette, R. Vivenot, A. Dupas, @ Revelateurs FTV, P. Ngankam - Édité par l'agence 6Medias
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Calices, ciboires et autres reliques sont devenus très convoités par les trafiquants et les receleurs. Depuis le début de l'année, 538 vols d'objets liturgiques ont déjà été signalés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

À l'arrière d’une église, une grille est démontée. C'est par celle-ci qu'un voleur s'est introduit dans le lieu de culte pour y dérober un calice et un ciboire, un vase dans lequel sont rangées les hosties. "C'est un objet qui a parfois 200 ans. [...] Ce qui intéresse donc le voleur, ce sont ses métaux, soit en argent, soit en vermeil", commente l’Abbé Michel Johan du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin (Aisne).

Dans la région, entre juin et octobre 2025, une trentaine de vols similaires ont été recensés. Une large enquête est lancée et il y a quelques jours, les gendarmes découvrent un butin, des dizaines d'objets aux mains d'un réseau structuré. "Cette enquête a permis l'identification de deux auteurs présumés des vols et tentatives de vol, d'un receleur et du circuit d'écoulement des objets", indique le parquet de Laon dans un communiqué.

Un phénomène est national

Le phénomène est national. En Ille-et-Vilaine, un voleur a découpé à la meuleuse la boîte contenant les dons des fidèles. En Provence, une cloche du XVIIIe siècle a disparu, tandis que dans le Morbihan, une église a été cambriolée deux fois en un mois. Selon le ministère de l'Intérieur, en 2025, 538 vols ont été déplorés, soit 11 % de plus par rapport à l'an dernier. La hausse de ces vols serait liée au circuit de revente très nombreux, selon un gendarme spécialisé. "Les objets de culte qui sont dérobés peuvent être revendus soit par les sites de vente en ligne destinés au grand public, soit écoulés sur des brocantes ou auprès des antiquaires. Pour contrer cet écoulement des objets dérobés, des opérations de contrôle sont réalisées", explique le Colonel François Goetz, commandant en second du Service Central de Renseignement Criminel de la Gendarmerie nationale.

Sur les sites de brocante, des milliers d'objets religieux sont, en effet, proposés à la vente. De petite taille ou plus gros, comme des bougeoirs en argent à 1 100 euros. Mais on trouve aussi du mobilier : 2 200 euros pour un tabernacle, 299 euros pour un lustre gothique. Pour tracer les objets, les autorités recommandent aux diocèses de dresser un inventaire précis de leurs biens afin de les retrouver en cas de vol et de revente.

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