Suspicion de tentative d'évasion à la prison de Strasbourg : information judiciaire ouverte

Une information judiciaire pour "tentative d'évasion en bande organisée" et "recel de remise illicite d'objets à détenus en bande organisée" a été ouverte vendredi 25 juillet, après les soupçons de tentative d'évasion de trois détenus à la prison de Strasbourg, indique le parquet de Strasbourg (Bas-Rhin) dans un communiqué.

"Il conviendra de procéder à des examens techniques et à des auditions" dans le cadre de cette information judiciaire, précise le parquet.

Les détenus, à l'isolement, contestent les faits

La garde à vue des trois détenus, placés à l'isolement et soupçonnés d'avoir fomenté un projet d'évasion, a été levée, vendredi. Ils avaient été placés en garde à vue jeudi 24 juillet, d'après des informations de franceinfo et ICI Alsace (ex-France Bleu) de source proche du dossier et auprès du parquet de Strasbourg, confirmant une information du Parisien. "Des mesures de sécurité ont été prises sans délai et tous les détenus du quartier d'isolement ont été transférés dans d'autres établissements", ajoute le parquet.

Les trois suspects "contestent toute participation aux faits", indique la procureure qui précise qu'ils sont incarcérés respectivement "pour des faits de violences aggravées et infractions à la législation sur les stupéfiants, terrorisme et assassinat et infractions à la législation sur les armes et participation à un attroupement".

Parmi ces trois prisonniers se trouve Mohammed Mogouchkov, un Russe de 22 ans, originaire d'Ingouchie. Il est fiché pour radicalisation islamiste, mis en examen pour avoir tué à coups de couteau Dominique Bernard, son ex-professeur de français à Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre 2023, devant son ancien lycée. Le néonazi Valentin Linder, ancien dirigeant du groupuscule d'ultra-droite Bastion social, fait également partie de la liste, ainsi qu'un troisième prisonnier mis en cause pour des faits de criminalité organisée.

Les cellules perquisitionnées

Tous les trois ont été interpellés jeudi matin par les enquêteurs de la police judiciaire de Strasbourg. Ils sont donc suspectés d'avoir monté un projet d'évasion. Ces soupçons sont apparus après que des techniciens qui effectuaient des travaux ont découvert mardi que le bas des portes des cellules avait été dégradé. Les cellules des détenus - situées dans le quartier d'isolement très surveillé - ont ensuite été perquisitionnées.

Des informations confirmées par le parquet : "A l'occasion d'interventions techniques, des dégradations ont été découvertes sur les portes de trois cellules du quartier d'isolement de la maison d'arrêt [...] La partie inférieure des battants était en effet sciée puis colmatée avec une pâte blanche". Toujours selon le parquet, "plusieurs lames de scies ont été découvertes dans l'établissement".

Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête en flagrance pour "tentative d'évasion". Il s'agit notamment de tenter de savoir à quand remontent les dégradations découvertes.