Prisons : Gérald Darmanin voit dans les attaques "un système de narcobandits qui essaie d'intimider la République"

Le ministre de la Justice estime que ces attaques contre les prisons sont "une réaction extrêmement forte" contre l'action du gouvernement envers les "narcobandits".

Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin, ministre de la Justice, invité de franceinfo, jeudi 24 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, invité de franceinfo, jeudi 24 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, invité de franceinfo jeudi 24 avril, voit dans les attaques contre les prisons "une réaction extrêmement forte contre" l'action du gouvernement "et qui terrorise manifestement les narcotrafiquants". Ils "essaient de mettre la pression", ce qui montre, selon lui que les mesures carcérales annoncées pour les narcotrafiquants les plus dangereux les "terrorisent".

"Ce que nous faisons depuis le début du mois de janvier, c'est quelque chose qui n'a jamais été fait", poursuit Gérald Darmanin. "Ce que je vois, c'est que c'est un système de narco-bandits qui essaie d'intimider la République", ajoute-t-il, alors que des centres pénitentiaires et leurs agents ont été victimes d'agressions ou d'attaques depuis dix jours. "Nous devons interpeller ces personnes, elles iront en prison et ce régime carcéral [les prisons de haute sécurité, NDLR.] existera", a-t-il poursuivi.

Une proposition de loi destinée à lutter contre le fléau du narcotrafic, qui pourrait être adoptée définitivement à la fin du mois d'avril, prévoit notamment de créer des quartiers de haute sécurité pour les narcotrafiquants les plus dangereux. La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, se prépare à accueillir à l'été 100 de ces criminels et celle de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, en accueillera 100 autres mi-octobre. "Nous disons aux narcotrafiquants : il n'y aura plus jamais d'affaire [Mohammed] Amra, a souligné Gérald Darmanin, c'est-à-dire quelqu'un qui est un narcotrafiquant, qu'on laisse dans une maison d'arrêt classique, qui est surveillée dans un contexte très difficile de surpopulation carcérale et qui à tout moment peut sortir de prison pour aller voir son juge, pour aller chez le médecin et peut faire assassiner des agents pénitentiaires par des balles de kalachnikov en pleine journée."

Comme en Italie pour les "mafieux"

La création de ces prisons de haute sécurité est un régime carcéral "extrêmement dur", à l'instar de celui mis en place en Italie "pour les mafieux", selon le garde Sceaux afin de "couper, isoler" les narcotrafiquants "du monde extérieur". "Pour le narcobandit, c'est la fin sociale de son activité", a-t-il résumé, déplorant le fait qu'"aujourd'hui, dans les prisons françaises, on peut malheureusement continuer à commander des assassinats ou commander des points de deal".

Gérald Darmanin a répété "faire confiance" à son successeur à Beauvau "pour interpeller très prochainement tous ceux qui organisent de façon manifestement concertée cette volonté d'intimidation de l'Etat républicain et de ses agents". Bruno Retailleau a précisé, mercredi, que "125 enquêteurs sont mobilisés avec l'appui de 30 autres de la police scientifique et technique" sous l'autorité du parquet national antiterroriste (Pnat), qui s'est saisi de treize des attaques. "Moi, j'ai souhaité depuis plusieurs jours, en effet, que des moyens très importants soient mis pour qu'on puisse interpeller des personnes qui s'en prennent aux agents pénitentiaires", a défendu le garde des Sceaux.

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