Kurdes tués à Paris fin 2022 : William Malet renvoyé aux assises pour assassinats racistes, mais pas terroristes

Des juges d'instruction ont ordonné mardi le renvoi aux assises de William Malet, qui a reconnu avoir tué trois Kurdes en décembre 2022 à Paris. La qualification terroriste a été écartée, au grand dam des parties civiles.

Article rédigé par franceinfo
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La police intervient sur les lieux de l'attaque raciste qui a fait trois morts et trois blessés dans un centre culturel kurde, le 23 décembre 2022, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)
La police intervient sur les lieux de l'attaque raciste qui a fait trois morts et trois blessés dans un centre culturel kurde, le 23 décembre 2022, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Raciste : oui. Terroriste : non. Telle est l'analyse des trois juges d'instruction qui ont décidé de renvoyer William Malet devant une cour d'assises classique. Fin 2022, cet homme, âgé de 69 ans à l'époque des faits, sortait un pistolet devant un centre culturel kurde, tuant trois personnes, rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. Une scène d'horreur et de panique, deux jours avant Noël.

Avec tout de suite, la conviction de la communauté kurde qu'il s'agissait là d'un acte terroriste. William Malet a décrit par les experts psychiatres comme un "un profil solitaire, anxieux" et traumatisé par un cambriolage subi en 2016. Un homme qui se considérait lui-même comme un tueur raciste. Il avait revendiqué durant l'enquête l'intention de tuer le plus de personnes possibles avant, le cas échéant, de se suicider.

L'incompréhension de l'avocat des victimes

Pour autant, écrivent les magistrats, "William Malet n'a jamais cherché à instaurer le trouble à l'ordre public ou la terreur". Ils voient une motivation d'ordre plus intime que politique : une haine des étrangers, oui, mais aucune référence à une idéologie. Incompréhension de l'avocat des victimes David Andic : "À notre sens, il y a tout qui plaidait vers une qualification terroriste et on ne comprend pas ce refus de se saisir du parquet antiterroriste."

Le Pnat (Parquet national antiterroriste) a toujours considéré que ce triple assassinat contre des Kurdes n'était pas un acte terroriste. Quelques jours avant de passer à l'acte, William Malet était sorti de détention provisoire, mis en cause cette fois pour s'en être pris à des migrants, avec un sabre, dans un campement. Il avait lui-même évoqué une "haine pathologique" des étrangers.

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