"Il a d'abord offert 1 million d'euros" : comment Mohamed Amra a tenté de corrompre des policiers roumains pour échapper à son arrestation

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Article rédigé par France 2 - N. Perez, B. Delombre, E. Delevoye, B. Poulain, J. Durand. Édité par l'agence 6Médias
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Il a été l'ennemi public numéro un, l'homme le plus recherché de France : Mohamed Amra aurait tout tenté pour échapper aux policiers, jusqu'à tenter de les corrompre, nous apprennent de nouveaux documents. Enquête sur ces révélations.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


L'ultime piège tendu à Mohamed Amra, c'est le patron de la police criminelle roumaine qui en a eu l'idée. C'est en garde à vue que l'ennemi public numéro un va jouer son dernier coup de poker : il va tenter de corrompre des policiers roumains, mais ces derniers vont aussitôt prévenir leur chef. "Il a d'abord offert 1 million d'euros aux agents qui le surveillaient", raconte Cristian Gheorghe, chef des investigations criminelles roumaine. Selon ce dernier, les agents "n'ont pas insisté, ils ont cru que c'était une blague".

Mais le narcotrafiquant n'a pas renoncé : "Il a augmenté le montant à 2 millions d'euros et a demandé à parler au patron", poursuit Cristian Gheorghe. C’est-à-dire, lui-même. Le chef de la police monte alors une opération secrète pour piéger Mohamed Amra. Il envoie deux de ses hommes dans sa cellule. Et dès le début de l'entretien, le détenu abat ses cartes et leur propose une grosse somme en échange de sa libération. Nous avons eu accès à leur conversation discrètement enregistrée par les policiers.

Mohamed Amra aurait contacté un complice

"C'est quoi une grosse somme pour toi ?", demande un policier roumain. "7 chiffres : 1 million d'euros, mais il me faut mon téléphone pour contacter mes amis", répond Mohamed Amra. Les policiers acceptent. Le criminel appelle alors trois de ses amis, mais personne ne répond. Il tente ensuite d'envoyer un message à un dernier complice, qu'il supplie. Ce complice présumé, selon son avocate, n'aurait jamais pu trouver l'argent.

"Ça me paraît évidemment totalement aberrant. Ce n'est absolument pas quelqu'un qui serait ancré dans ce qu'on appelle aujourd'hui le grand banditisme, que ce soit le trafic de stupéfiants ou peu importe d'ailleurs, où l'on a des quantités astronomiques d'argent qui sont brassées", fait valoir Me Sarah Mauger-Poliak, avocate de Fernando D.

Mohamed Amra jure aux policiers que l'argent sera versé sur un compte de cryptomonnaie dès le lendemain. Les policiers font semblant d'y croire, mais à ce moment précis, Amra, lui, pense avoir gagné la partie. Les policiers roumains tiennent en réalité la preuve de la tentative de corruption. Ils la transmettent alors à la justice française, qui a ouvert une enquête.

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