Attaque au couteau dans un lycée à Nantes : Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, fait part de sa "sidération" et de son "effroi"

"Ces faits et ces agressions se multiplient" constate Sophie Vénétitay, qui appelle à trouver "la bonne réponse, le bon équilibre" face à l'évolution de la violence des mineurs.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant le lycée où un élève a poignardé plusieurs adolescents, le 24 avril 2025, à Nantes. (LOIC VENANCE / AFP)
Des policiers devant le lycée où un élève a poignardé plusieurs adolescents, le 24 avril 2025, à Nantes. (LOIC VENANCE / AFP)

La secrétaire générale du SNES-FSU, Sophie Vénétitay, fait part de sa "sidération" et de son "effroi" sur franceinfo, après qu'une lycéenne a été tuée et trois autres ont été blessés à coups de couteau par un élève, jeudi 24 avril, dans le collège-lycée Notre-Dame de Toutes-Aides de Nantes (Loire-Atlantique).

"Ce sont des choses auxquelles on ne doit pas s'habituer, on ne pense pas à ça quand on se rend dans un établissement scolaire le matin. L'école ne doit pas être le lieu où se passent de tels incidents, de tels drames", affirme-t-elle. Sophie Vénétitay constate qu'"on voit se multiplier ce type de faits, ce type d'agressions, et forcément ça interroge. Il faut être capable de les mettre en perspective sur ce qu'est l'évolution de la violence des mineurs et trouver la bonne réponse, le bon équilibre, par rapport à ce fait et à d'autres".

Elle salue ses collègues qui "ont fait preuve de beaucoup de sang-froid" et adresse une pensée "aux élèves et à toute la communauté éducative". "Ce n'est pas le quotidien normal des professeurs et ça ne doit surtout pas le devenir", dit-elle, en estimant qu'il existe "des élèves qui ne vont pas bien, qui peuvent avoir des symptômes dépressifs" mais que les professeurs sont "parfois assez démunis pour apporter une réponse à ces signaux". L'école est, selon elle, "le réceptacle de beaucoup de maux de la société".

Effectuer un travail de fond sur le rapport à la violence des élèves

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, indiquait en février dernier que les élèves pris en possession d'une arme blanche dans un établissement scolaire passeront à l'avenir systématiquement en conseil de discipline et que des "fouilles de sacs" inopinées seront mises en place à l'entrée des établissements scolaires. Selon Sophie Vénétitay, "ce sont des dispositifs annoncés, mais dont on a du mal à voir la mise en œuvre et qui ne se suffiront pas à eux-mêmes".

Cela pose, à son avis, "plus globalement la question du rapport aux couteaux, aux armes. Le couteau est devenu quelque chose de presque banal. On a un travail de fond à faire en lien avec la jeunesse sur le rapport à la violence, sur le rapport à la vie en société, sur le rapport à l'école. Tout cela doit appeler des réponses plus approfondies et pas uniquement des annonces médiatiques sans lendemain", préconise la secrétaire générale du SNES-FSU.

Comment aborder le retour au collège-lycée Notre-Dame de Toutes-Aides ces prochains jours ? Sophie Vénétitay estime nécessaire un suivi psychologique, de même que la mise en place d'une cellule d'écoute "qui doit être dans l'établissement autant de temps que nécessaire". "Il faut accompagner le retour dans l'établissement, pouvoir échanger collectivement avec les élèves. Ce n'est pas juste une écoute individuelle des élèves qui auraient été témoins, des élèves de la classe."

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