Assassinat dans une mosquée du Gard : l'avocat de la famille d'Aboubakar Cissé leur "déconseille" d'accepter l'invitation de Bruno Retailleau, "un ministre qui leur a manqué de respect"

L'avocat Yassine Bouzrou dit samedi sur franceinfo avoir "trouvé" les propos du ministre de l'Intérieur "totalement irrespectueux"; suite au meurtre du jeune Malien, tué de 57 coups de couteau dans une mosquée dans le Gard.

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Radio France

Publié le 03/05/2025 08:52

Temps de lecture : 2min

L'avocat Yassine Bouzrou. (CONSTANCE VIOT / RADIO FRANCE)

Yassine Bouzrou, avocat de la famille d’Aboubakar Cissé, a conseillé samedi 3 mai sur franceinfo à ses clients "de ne jamais se rendre chez un ministre qui leur a manqué de respect de cette manière devant toute la France". Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, doit recevoir lundi la famille du jeune Malien, tué de 57 coups de couteau alors qu’il se trouvait en prière dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. Yassine Bouzrou n’a pas précisé si la famille se rendrait finalement place Beauvau, malgré sa recommandation. "Je déconseille fortement à mes clients d’aller chez un ministre qui a qualifié Aboubakar Cissé d’individu en situation irrégulière. Je l'ai trouvé ces totalement irrespectueux", a-t-il déclaré.

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Le ministre de l’Intérieur a été accusé d’avoir tardé à rencontrer la famille de la victime et d’avoir manqué de considération à leur égard. "Aboubakar Cissé était en situation irrégulière, c’était difficile de retrouver sa famille, pour partie en Afrique. Ses parents sont dans deux pays d'Afrique noire, certains se disaient cousins ou oncles. Mais quand on est ministre de l'Intérieur, on doit recevoir la famille, la famille juridiquement avérée", avait déclaré Bruno Retailleau sur Europe 1 et CNews, mercredi.

Nombre de participants à de récentes manifestations se sont également insurgés contre le déplacement "trop tardif" du ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu à la mosquée de Grand-Combe 48 heures après le meurtre. Bruno Retailleau s'est par ailleurs défendu à l'Assemblée nationale de pratiquer un deux poids deux mesures, accusé par la gauche d'une absence de soutien aux musulmans de France.