Ce que l'on sait de la violente arrestation d'un jeune homme à Aulnay-sous-Bois
Quatre policiers qui ont interpellé un jeune de 22 ans à Aulnay-sous-Bois ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
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Tous les ingrédients sont réunis pour que la situation s'envenime. Un jeune homme de 22 ans a été violemment interpellé, jeudi 2 février, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Les quatre policiers à l'origine de cette interpellation ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, a annoncé le parquet de Bobigny, dimanche 5 février. L'un d'entre eux a été mis en examen pour viol et violences volontaires, les trois autres pour violences volontaires. Franceinfo récapitule les informations à notre disposition.
Un contrôle de police qui dégénère
Tout commence par un contrôle d’identité, jeudi 2 février, vers 17 heures, dans la cité de la Rose des vents, aussi appelée aussi cité des 3 000, connue pour ses trafics de drogue. A leur arrivée, quatre agents de la Brigade spécialisée de terrain (BST) entendent ce qu'ils estiment être les cris de guetteurs qui alertent les dealers de leur présence. Ils demandent les papiers de chacun.
Un jeune homme de 22 ans fait alors l'objet d'une "interpellation musclée", selon les termes d'une source policière citée par l'AFP. La scène est filmée par les caméras de vidéosurveillance de la police municipale et des témoins.
Un jeune homme grièvement blessé
Gravement blessé au niveau de la zone rectale, Théo, un jeune footballeur de 22 ans, était toujours hospitalisé dimanche. Il a déclaré que l'un des policiers lui avait introduit volontairement sa matraque dans l'anus. Sa famille dénonce un viol.
Un médecin a notamment diagnostiqué "une plaie longitudinale du canal anal" et une "section du muscle sphinctérien", et a prescrit 60 jours d'Incapacité totale de travail (ITT) à ce jeune lors de son hospitalisation, jeudi, à l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay, selon une source proche de l'enquête. Il a dû subir une intervention chirurgicale, précise Le Parisien.
Quatre policiers accusés de "violences volontaires"
Dès le jeudi soir, quatre fonctionnaires de police sont placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Ils ont été présentés à un juge de Bobigny dans le cadre d'une information judiciaire pour violences en réunion. Leur placement sous contrôle judiciaire a été requis.
Le parquet a confié à un juge d'instruction une enquête pour "violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique". Les quatre fonctionnaires étaient pourtant soupçonnés, au départ, de "viol en réunion". La scène de l'interpellation montre notamment un policier "porter un coup de matraque horizontal au niveau des fesses" du jeune homme. Mais, selon une source judiciaire, ce coup a été porté après que son "pantalon a glissé tout seul". Ce qui explique cette requalification.
Une nuit de violences
Mais cette version est loin de satisfaire les proches du jeune homme et les habitants de cette cité. La colère est montée d'un cran, dans la nuit de samedi à dimanche. Une voiture a été incendiée et plusieurs Abribus ont été brisés. Des patrouilles de la Brigade anti-criminalité ont été déployées pour contenir les violences. Le calme est revenu autour de 23 heures.
Le maire d'Aulnay-sous-Bois dénonce la requalification du "viol" en "violences"
Dimanche, le maire Les Républicains de la commune, Bruno Beschizza, a dénoncé la requalification des accusations de "viol" en "violences". "Nous, les Aulnaysiens, ne pouvons pas comprendre cette requalification, elle est vécue comme un détournement de vérité", "la police est là pour protéger et non humilier nos concitoyens", a-t-il déclaré.
Joint par franceinfo, ce dimanche, Daniel Goldberg, le député PS de Seine-Saint-Denis, a quant à lui accusé Bruno Beschizza de "jouer à l'incendiaire dans cette affaire". "Notre rôle, en tant qu'élus, est d'accompagner la famille et d'être proche de ce jeune homme qui n'avait rien à se reprocher, jeudi dernier, et qui n'a toujours rien à se reprocher", estime-t-il.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a souhaité, samedi, dans un communiqué "que toute la lumière soit faite sur les accusations d'une extrême gravité portées à l'encontre de ces fonctionnaires", prévenant que des "sanctions" seraient prises "s'il était avéré que les règles déontologiques, éthiques et de droit n'ont pas été scrupuleusement respectés".
Un policier mis en examen pour viol, ses trois collègues pour "violences"
Dimanche dans la soirée, les quatre policiers ont été mis en examen pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme et en réunion suivies d'incapacité de travail supérieure à 8 jours". L'un d'eux l'est également du chef de "viol par personne ayant autorité". C'est le juge d'instruction de l'enquête qui, in fine, a décidé de pousuivre l'auteur présumé des coups de matraque télescopique pour "viol".
Les quatre hommes ont par ailleurs été placés sous contrôle judiciaire et trois d'entre eux se sont vus interdire par le juge d'exercer l'activité de fonctionnaire de police.
Mais, dimanche soir, le ministre de l'Intérieur a décidé d'étendre cette suspension au quatrième policier. Dans un communiqué, Bruno Le Roux "réaffirme avec la plus grande fermeté sa détermination à voir l'exemplarité et le respect guider en permanence l'action et le comportement des forces de l'ordre". Le tribunal doit rendre sa décision le 20 février.
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