Ouverture du procès Spanghero : après le cheval dans les lasagnes, peut-on faire confiance aux plats cuisinés ?
Quatre personnes comparaissent pour "escroquerie en bande organisée" et "tromperie", six ans après que l'affaire a été révélée.
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Près de six ans après le retentissant scandale européen des lasagnes à la viande de cheval, quatre personnes sont jugées à partir de lundi 21 janvier au tribunal de Paris. Il s'agit de deux anciens dirigeants de l'entreprise audoise Spanghero et de deux négociants en bestiaux de nationalité néerlandaise. Ils doivent répondre d'"escroquerie en bande organisée" et de "tromperie". Leur procès doit durer jusqu'au 13 février.
En 2012, 750 tonnes de viande avaient été présentées et commercialisées comme étant du steak haché 100% pur boeuf alors que c'était, en réalité, du cheval. Une fois la filière remontée, le scandale se répand dans toute l'Europe. S'il n'y a pas de conséquences sur la santé des consommateurs, l'affaire met en lumière des circuits d'approvisionnement de la viande très opaques sur le continent. Le public découvre ce que les industriels de l'agroalimentaire appellent "le minerai de viande" : un aggloméré de bas morceaux que l'on retrouve dans de nombreux plats cuisinées comme les lasagnes en barquettes.
De nouvelles étiquettes depuis 2017
Depuis, il y a eu des avancées. Les professionnels ont renforcé leurs auto-contrôles. Pendant deux ans, la direction de la répression des fraudes a effectué des centaines de prélèvements et en 2017, première victoire : les étiquettes ont changé.
Il y a désormais plus d'informations pour le consommateur, la provenance de la viande est obligatoire, mais seulement en France, regrette Olivier Andrault, chargé de mission alimentaire pour l'association UFC-Que Choisir. "Les différents gouvernements français ont vraiment mouillé la chemise pour arracher à la commission européenne cette obligation d'indiquer le pays d'origine de la viande, reconnaît-il. C'est pour ça que les consommateurs qui tiennent à la transparence doivent privilégier les fabricants qui indiquent précisément le pays d'origine."
On revient toujours sur le même problème : il faut qu'il y ait un gendarme qui fasse des contrôles régulièrement. La répression des fraudes ou les services vétérinaires sont toujours en situation de sous-effectif criant.
Olivier Andraultà franceinfo
On sait d'où provient le boeuf. C'est moins le cas pour le porc et la volaille. "Ce que l'on doit déplorer, ce sont des mentions extrêmement vagues, du type 'origine Union européenne' ou pire 'origine Union européenne ou non européenne', regrette Olivier Andrault. C'est-à-dire, en clair, qu'un ingrédient peut venir de n'importe où sur la terre." Les récentes affaires Lactalis ou d'œufs contaminés au fipronil démontrent qu'il y a encore des progrès à faire.
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