Procès Le Scouarnec : "Enfin, ça arrive", lance l'avocate de plusieurs parties civiles, "heureuse" qu'une nouvelle enquête préliminaire soit ouverte pour tenter d'identifier d'autres victimes

Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles dans l'affaire Joël Le Scouarnec, se réjouit de cette nouvelle enquête, jeudi sur franceinfo. L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, 74 ans, est jugé à Vannes depuis le 24 février.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles dans l'affaire Joël Le Scouarnec (MARC OLLIVIER / MAXPPP)
Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles dans l'affaire Joël Le Scouarnec (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

"Enfin, ça arrive", lance ce jeudi à franceinfo Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles dans l'affaire Joël Le Scouarnec. Des mots en réaction à la nouvelle enquête préliminaire ouverte pour identifier d'autres victimes potentielles de l'ex-chirurgien.

Joël Le Scouarnec, 74 ans, est jugé à Vannes depuis le 24 février, par la cour criminelle du Morbihan, pour violences sexuelles sur 299 patients. Le parquet général de Rennes précise jeudi que le parquet de Lorient ouvre cette nouvelle enquête pour "agressions sexuelles et viols".

Les "carnets" de l'ex-chirurgien

Francesca Satta se dit donc "très contente", "heureuse", de cette décision "parce qu'il y a effectivement des victimes qui ne sont pas uniquement centrées sur les carnets, qui existent en dehors, et qui ont toutes leur place au sein d'un procès à l'encontre de Jöel Le Scouarnec". Une déclaration en référence aux "carnets" dans lesquels l'ex-chirurgien écrivait minutieusement le récit des violences sexuelles infligées à ses victimes, majoritairement mineures, dont il indiquait souvent le nom, prénom et l'âge.

"On peut avoir des victimes qui sont des victimes des deux années de carnet et qui ont disparu, ou des victimes dont les plaintes n'ont pas abouti et qui n'ont pas eu de réponse à l'heure actuelle", poursuit l'avocate qui se réjouit que ces personnes "puissent déposer plainte et s'exprimer par rapport à ce que Joël Le Scouarnec leur a fait subir".

"Même mode opératoire"

Elle précise que cette enquête préliminaire arrive aujourd'hui "dans la mesure où au cours de ce deuxième volet que nous abordons à Vannes, nous nous rendons compte que de nombreuses victimes apparaissent et qu'il est nécessaire de pouvoir discuter de cela". L'enquête permettra selon elle de savoir "si oui ou non ces personnes peuvent être considérées comme victimes présumées de Joël Le Scouarnec".

Francesca Satta indique enfin que depuis environ deux semaines des nouvelles personnes, "environ une dizaine", se présentent à elle pour lui demander d'intervenir "soit parce qu'elles se souviennent, soit parce qu'elles désirent avoir des précisions". Pour celles qui se disent victimes, elles parlent "toujours du même mode opératoire" mis en place par l'ancien chirurgien alors qu'"elles avaient besoin de soins médicaux plus jeunes". "Certaines avaient déposé plainte à l'époque contre lui mais ces plaintes étaient restées lettres mortes, ce qu'elles ne comprenaient pas", conclut l'avocate.

Me Thibaut Kurzawa, l'un des avocats de Le Scouarnec, indique à franceinfo qu'il s'attend "à ce que [son] client reste dans la même démarche qui est la sienne depuis le début du procès, et qu'il réponde aux questions qui lui seront posées dans le cadre de cette enquête préliminaire."

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