Convocation de Jacqueline Jacob dans l'affaire Grégory : "Nous ne sommes pas à la fin de cette tragique histoire judiciaire", réagit l'un des avocats des parents

"Il n’est pas possible, dans notre société, que nous renoncions à découvrir la vérité sur un crime aussi atroce, l’assassinat d’un enfant de quatre ans", juge François Saint-Pierre, qui salue particulièrement le travail du président de la Cour d'appel de Dijon.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Portrait du petit Grégory Villemin, 4 ans, dont le corps a été découvert dans la Vologne le 16 octobre 1984, mains et jambes liées, à sept kilomètres en aval de Lépanges-sur-Vologne (Vosges), où il vivait avec ses parents. (MARCEL MOCHET / AFP)
Portrait du petit Grégory Villemin, 4 ans, dont le corps a été découvert dans la Vologne le 16 octobre 1984, mains et jambes liées, à sept kilomètres en aval de Lépanges-sur-Vologne (Vosges), où il vivait avec ses parents. (MARCEL MOCHET / AFP)

Alors que Jacqueline Jacob doit être prochainement entendue par la justice dans le cadre d’une éventuelle mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle dans le dossier du petit Grégory, l’avocat des parents, François Saint-Pierre, évoque jeudi 19 juin sur franceinfo "une nouvelle étape et nous ne sommes pas à la fin de cette tragique histoire judiciaire".

Jean-Marie et Christine Villemin, parents du petit Grégory, assassiné en 1984, ont accueilli cette nouvelle mercredi "avec beaucoup d’émotion", relate leur avocat. Il précise qu’ils éprouvent aussi "de la gratitude envers la justice, en particulier le président de la Cour d’appel de Dijon, Monsieur Brault, qui n’a pas ménagé ses efforts". François Saint-Pierre souligne également la détermination de la famille, mais "en même temps, nous sommes très prudents et nous analysons la situation avec beaucoup de rationalité".

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a décidé mercredi de "procéder à l'interrogatoire de première comparution" de Jacqueline Jacob, aujourd'hui octogénaire, mais aussi d'"envisager sa mise en examen sous la qualification d'association de malfaiteurs criminelle". L’audition de la grand-tante du petit Grégory devrait intervenir dans quelques mois. "Il est possible que le procureur général énonce un délai aussi long pour préserver le secret de l’instruction et que Madame Jacob puisse arriver à la Cour d’appel de Dijon en toute discrétion. En tout cas, moi, je n’ai pas la date de cette audition et même si je la savais, je ne vous la dirais pas", explique l’avocat.

"Elle sauverait son âme, elle nous ferait du bien à tous"

François Saint-Pierre commente par ailleurs l’arrêt rendu par la Cour d’appel qu’il juge "très motivé, très documenté". À la lecture de cet arrêt, "il y a quand même de nombreux éléments à charge, des indices contre Madame Jacob sur lesquels, à tout le moins, elle devrait s’expliquer. Elle a le droit de garder le silence, bien sûr, mais ce serait intéressant qu’elle s’en explique".

Enfin, l’avocat insiste sur la nécessité de poursuivre la quête de vérité : "La justice ne peut pas refermer le dossier. Il n’est pas possible dans notre société que nous renoncions à découvrir la vérité sur un crime aussi atroce, l’assassinat d’un enfant de quatre ans". Il espère "qu’au soir de sa vie, Madame Jacob puisse nous dire ce qu’elle sait sur ce crime abominable. Elle sauverait son âme, elle nous ferait du bien à tous".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.