Procès des viols de Mazan : la presse et le public autorisés à assister à la diffusion des vidéos à l'audience
A la reprise de l'audience, en début d'après-midi, les parties ont fait part des vidéos qu'elles souhaitaient diffuser au cours des débats, motif à l'appui.
La cour est revenue sur sa décision. Les vidéos et photos diffusées lors des débats au procès des viols de Mazan le seront désormais en présence de la presse et du public, a annoncé vendredi 4 octobre le président de la cour criminelle du Vaucluse, Roger Arata, après un long débat. La diffusion de ces images sera cependant précédée d'une "annonce permettant aux personnes sensibles et mineures de quitter la salle", a précisé le magistrat.
De plus, elles ne seront diffusées que dans les cas "strictement nécessaires à la manifestation de la vérité", à la demande de l'une des parties, a-t-il poursuivi. Ainsi, à la reprise de l'audience, les parties ont été invitées à dire "quelles vidéos elles souhaitent voir diffusées", a déclaré le président, ajoutant qu'il leur "faut justifier d'un motif qui puisse permettre d'apprécier de l'utilité de cette diffusion".
Le 20 septembre, le président avait d'abord interdit la diffusion des images au public et à la presse. "Considérant que ces images sont indécentes et choquantes, cela se fera en présence des seules parties au procès et de la cour", avait-il décidé. Cinq jours plus tard, les avocats de Gisèle Pelicot avaient à nouveau réclamé la levée de ces restrictions, au nom du combat que celle-ci mène désormais contre les violences sexuelles.
"Vous voulez tout montrer pour satisfaire quoi ?"
Les avocats de Gisèle Pelicot ont qualifié de "victoire" la nouvelle décision de la présidence. L'ex-époux de cette femme de 72 ans, Dominique Pelicot, est jugé pour avoir drogué, puis violé et fait violer son épouse par des dizaines d'hommes, dont 50 comparaissent à ses côtés. Les images et vidéos de ces actes constituent des pièces essentielles de ce dossier, alors que "la grande majorité des accusés dans cette salle plaide une ligne de défense qui est celle de la perception : la perception qu'ils n'ont pas eue de commettre un viol le jour des faits", a relevé l'un des avocats de la victime.
"Même un accusé a dit lui-même hier : 'ma parole ne vaut rien, il est temps qu'on les regarde ces vidéos'. Et comment peut-on dire : 'une fois qu'on en a vu une, on les a toutes vues ?'", a interrogé Antoine Camus, l'un des conseils de Gisèle Pelicot, en référence à certains propos de la défense.
"Ce n'est que visionnées dans leur masse, et seulement dans leur masse, que l'on mesurera la contribution de chacun à sa petite échelle à cette monstruosité qui a duré dix ans pour Gisèle Pelicot. A cette banalité du mal, cette banalité du viol."
Antoine Camus, avocat de Gisèle Pelicotà l'audience
Plusieurs avocats des 50 coaccusés s'étaient en revanche farouchement opposés à la présence du public et de la presse pendant la diffusion des vidéos. "La justice n'a pas besoin de ça pour passer, à quoi bon ces projections nauséabondes ? On a eu droit à une projection sur un premier cas. Un film n’a pas suffi ?", a ainsi plaidé Olivier Lantelme. "Vous voulez tout montrer à tous, sans limites, pour satisfaire quoi ? A quel prix ?", a-t-il encore demandé à l'attention de la partie civile. "Nous sommes dans une situation de dictature médiatique !", a lancé pour sa part l'avocate Nadia El Bouroumi, faisant part de menaces visant des accusés ainsi que leurs conseils.
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