: Témoignage Émeutes après la mort de Nahel : "Ils criaient qu'ils allaient en choper un parmi nous et le tuer !", témoigne un policier du Loiret
Une semaine après la mort du jeune Nahel, tué lors d'un contrôle routier à Nanterre, la situation revient progressivement au calme, après des nuits d'émeutes partout en France. Un policier du Loiret décrit la tension vécue au plus proche des violences.
"Le pic que nous avons connu ces derniers jours est passé", a déclaré, mardi 4 juillet, le président de la République Emmanuel Macron, qui recevait des élus touchés par les violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, abattu lors d'un contrôle routier à Nanterre, le 27 juin.
"Ils ont pris à partie la maire de Saint-Jean-de-Braye"
Ces violences ont touché toute la France, y compris le Loiret, département plutôt calme d'ordinaire. Fabien Arvaron, 46 ans, 21 ans de police derrière lui, est brigadier-chef à la sécurité publique. Mobilisé dès les premières violences, à Orléans, il raconte à franceinfo les feux de poubelles, la casse. Les émeutiers ont "commencé à attaquer des bureaux de police, des commerces, brûlé des voitures en plein milieu de la voie publique dans une petite ville juste à côté d'Orléans", énumère celui qui est aussi secrétaire départemental du syndicat Alliance.
"Ils ont également pris à partie la maire de la ville de Saint-Jean-de-Braye, une commune située en banlieue est d'Orléans. Sa police municipale, qui a dû se retrancher dans sa mairie, nous a appelés en renfort pour qu'on puisse l'extraire", décrit Fabien Arvaron.
"Une haine anti-flic"
La tension monte et aboutit à une bataille rangée entre émeutiers et forces de l'ordre. Le brigadier-chef, en première ligne, entend alors des slogans anti-flics très violents.
"On a entendu : 'On va vous casser la gueule, on va vous tuer, vous allez cramer vous et vos familles.'"
Fabien Arvaron, policierà franceinfo
"Quand on est à ce niveau de haine anti-flic...Ils voulaient faire l'exemple, reprend Fabien Aravron. "Ils voulaient 'rendre les comptes à égalité.'" Le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance rappelle que les affrontements avec ces "hordes de centaines jeunes" ont duré toute la soirée, jeudi 29 juin "Dès qu'il y avait un temps calme, qu'ils ne nous jetaient plus de pierres, ils criaient qu'ils allaient en choper un parmi nous et qu'ils allaient le tuer !", lâche Fabien Arvaron.
Alors que la tension est déjà très forte, c'est à Montargis, à 75 kilomètres de là, que la situation est critique : une douzaine de policiers sont déployés pour sécuriser un centre-ville mis à sac. La Brigade anti-criminalité arrive en renfort, puis, vers 2 heures du matin, la section d'intervention de Fabien Arvaron. Le calme ne reviendra que vers 5 heures.
"On aurait dit une horde de sauvages qui pillait tout ce qui passait devant eux, comme les magasins, souffle le policier. Ils ont mis le feu à des bâtiments, des immeubles où des personnes étaient encore à l'intérieur. Des collègues de la BAC ont dû extraire des personnes âgées qui ne pouvaient pas se déplacer facilement, ils ont dû aller les chercher".
"On aurait cru des scènes de guerre comme on les voit à la télé, dans des villes avec des immeubles effondrés, des rues complètement dévastées, des vitrines au sol et des cartons de marchandises partout, des tabacs attaqués. On était dans le pillage".
Fabien Arvaron, policierà franceinfo
Les violences n'ont pas fait de blessés dans les rangs des forces de l'ordre cette nuit-là, seulement quelques égratignures. C'est un miracle, souffle ce fonctionnaire expérimenté, qui était en poste dans les Yvelines, aux Mureaux, lors des émeutes de 2005. Ce qui a bougé, affirme Fabien Arvaron, ce sont les réseaux sociaux, qui ont changé la donne : les émeutiers sont beaucoup plus mobiles et s'adaptent très vite au dispositif policier.
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