: Reportage "L'histoire se répète" : dans des quartiers touchés par les violences urbaines, le malaise des profs face à la colère des élèves
Après le retour au calme dans les quartiers touchés par les violences urbaines, certains enseignants confient être désemparés face à la colère de plus en plus exprimée par les élèves.
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Ils travaillent autour de Paris, près de Marseille, dans les Hauts-de-France ou près de Caen. Depuis des années, les professeurs ressentent une colère monter chez les élèves, même si le calme semble être revenu dans les quartiers les plus touchés par les violences urbaines ces derniers jours. "Ils témoignent de stigmatisations qu'ils peuvent vivre sur le terrain au quotidien", décrit Laurène Thibaut, secrétaire départementale au Snes-Fsu dans les Hauts-de-Seine, voire "de discriminations que l'on peut entendre via différents supports, à travers des médias par exemple".
Dans son collège à Colombes, un "établissement qui est en éducation prioritaire", la professeure d'histoire-géographie et d'enseignement moral et civique a parfois du mal à faire passer des messages : "Quand on en parle, ils sont réceptifs aux grandes valeurs de la République 'Liberté, Égalité, Fraternité', ça, il n'y a pas de doute. Après, ça ne correspond pas forcément à ce qu'ils vivent au quotidien. Toutes les violences, y compris des violences policières, dont ils sont témoins, qu'ils peuvent observer dans leur quartier et qui les révoltent, ils en parlent régulièrement".
"Il y a toujours des élèves qui reviennent sur Adama Traoré, Zyed et Bouna... "
Laurène Thibautà franceinfo
"Pas étonnant que l'histoire se répète"
Cette autre professeure d'histoire, qui préfère rester anonyme, a elle aussi pu parler avec ses élèves présents en classe de ces deux jeunes, morts à Clichy-sous-Bois lors d'une intervention policière en 2005 : "la différence, c'est quand même le support et le témoignage vidéo qui change tout et qui peut peut-être expliquer pourquoi les violences ont été si fortes dès le début".
L'enseignante travaille dans un des 240 établissements scolaires visés lors des émeutes. Pour elle, "le souci, c'est que ce sont toujours les mêmes conditions. Tant que les inégalités qu'ils subissent sur le plan social, économique, d'accès aux études supérieures, à la culture, ne seront pas un minimum réglées... Ce n'est pas étonnant malheureusement que l'histoire se répète vu que le contexte est relativement semblable."
Certains professeurs en colère, minoritaires parmi ceux qui ont accepté de parler, mettent aussi en cause l'éducation des parents. Tous estiment en tout cas qu'il faut des moyens dans l'école, les associations ou les éducateurs de rue pour éviter à l'avenir une nouvelle poussée de violences.
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