Mort de Nahel : après les violences, l'exécutif pressé par les injonctions contradictoires des oppositions
Après la mort d'un adolescent, tué lors d'un contrôle routier dans les Hauts-de-Seine, des violences urbaines ont éclaté. Le gouvernement veut calmer la situation, mais quand la gauche réclame un débat, la droite et l'extrême droite demandent plus de fermeté.
/2023/07/06/64a6c26884bf5_julie-marie-leconte.png)
/2023/06/29/649db7397c77a_000-33ll8pa.jpg)
Une nouvelle nuit de violences urbaines. Après la mort de Nahel, cet adolescent de 17 ans tué par un tir d'un policier lors d'un contrôle routier, mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine), plusieurs villes en Ile-de-France et dans les autres régions se sont embrasées. Au total, dans la nuit de mercredi à jeudi, il y a eu 159 interpellations, 133 policiers et gendarmes ont été blessés, 27 locaux de police ont été attaqués et 22 bâtiments publics, dont huit mairies, ont été incendiés ou dégradés. Ce jeudi soir, le dispositif policier sera renforcé.
>> Mort de Nahel : suivez les dernières informations dans notre direct
C'est une séquence compliquée pour l'exécutif, qui cherche le retour au calme, pressé par les injonctions contradictoires des oppositions. En conférence de presse, Eric Ciotti, le patron des Républicains a solennellement réitéré sa demande à Emmanuel Macron de décréter l'état d'urgence. Une requête rejetée pour le moment par le gouvernement.
Un état d'urgence qui est également réclamé à l'extrême droite par Eric Zemmour ou encore par Jordan Bardella, le président du Rassemblement national : "Les Français, notamment dans ces quartiers, et notamment les fonctionnaires de police, sont extrêmement inquiets des heures qui viennent. Quand on brûle des mairies, des écoles, des commissariats, quand on s'en prend à des représentants de l'autorité de l'État, on n'est pas une victime, on est un criminel qui doit être très sévèrement puni. La loi et l'ordre doivent revenir sur le territoire français."
Sur ce point, les droites et l'exécutif sont alignés. Pour Emmanuel Macron, les violences sont injustifiées. 40 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, et la BRI, le Raid et le GIGN sont prêts à être engagés en cas de nécessité, selon une source policière à franceinfo. "S'en prendre à des symboles de la République, c'est absolument intolérable" juge pour sa part la Première ministre en déplacement à Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été attaquée dans la nuit de mercredi à jeudi. Sur le terrain, le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice promettent que les émeutiers seront identifiés et sanctionnés. "La justice ne se rend pas dans la rue", prévient Éric Dupond-Moretti. Alors qu'Eric Ciotti pointe la responsabilité de l'extrême gauche qui a, selon lui, appelé à l'émeute, Eric Dupond-Moretti déclare que "tous ceux qui crachent sur la police et sur la justice sont les complices moraux des exactions qui sont commises".
"On ne répond pas à la colère avec le Raid et le GIGN"
La gauche de son côté, continue de réclamer une réponse politique à la crise. "On ne répond pas à la colère avec le Raid et le GIGN. On y répond par la justice et par une réforme en profondeur de la police" dit l'insoumis Manuel Bompard. La gauche veut un débat sur la violence systémique, que refusent et la droite, et la majorité. La France insoumise dépose également une proposition de loi pour abroger la loi de 2017 sur le refus d'obtempérer.
Le député LFI du Val-d'Oise Paul Vannier était avec Elisabeth Borne jeudi matin lors de son déplacement à Garges-lès-Gonesse. Il lui a répété qu'il fallait bouger : "On sent que ce que nous dénoncions depuis des années, seuls, en étant très critiqués, quand nous disions que la police tue, nous ne nous trompions pas. Le pays l'appelle, le débat public a évolué, il est temps de passer aux actes. Ce sont des réponses politiques qui permettront d'apaiser la situation. C'est cette façon de dire : 'Calmez-vous et passez à autre chose' qui est devenue insupportable."
Un terrain sur lequel l'exécutif ne veut pas aller. "Pendant six ans, on a refusé de légiférer dans l'urgence" assure un conseiller du pouvoir. La preuve que la justice fonctionne, selon Elisabeth Borne : le parquet a demandé la mise en examen pour homicide volontaire du policier et son placement en détention. Ce jeudi soir, c'est fait. La justice avance, mais la politique doit suivre, martèle de son côté Jean-Luc Mélenchon.
À regarder
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter