Eboulement mortel en Haute-Savoie : faut-il renforcer les filets de sécurité sur les routes de montagne ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - P. -L. Monnier, M. Ravier, J. Hazo,T. Simonet, M. Malé, A. Canestraro Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Filets déchirés, blocs de 30 tonnes sur la chaussée : sur les routes des Alpes, les aménagements montrent leurs limites face aux éboulements. La nationale 205, pourtant protégée, illustre un défi colossal de sécurité.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Ce jeudi 21 août au matin, la nationale 205, en Haute-Savoie, est en partie fermée. L’axe était protégé, surveillé, mais cela n’a visiblement pas suffi à éviter un accident mortel la veille. La roche reste instable et des "opérations de sécurisation" sont en cours près de Passy, où un éboulement a fait deux morts et deux blessés mercredi, selon la préfecture à l'AFP.

A Chamonix, certains habitués ne sont pas étonnés : "C’est une route que je connais et, oui, ma femme est un peu craintive quand on y passe", lance l'un d'entre eux. "Cette route, on la connaît depuis des années et on sait qu’il y a des problèmes d'éboulements récurrents, mais sans qu’il y ait de gros pépins comme ça", assure un autre.

Alors, peut-on davantage sécuriser les routes de montagne ? Et si oui, comment ? En février, en Savoie, un éboulement spectaculaire a projeté deux énormes blocs sur la chaussée. Là aussi, il y avait des filets. Ils n’ont pas résisté aux 30 tonnes de roches. Dans toutes les Alpes, les spécialistes le savent : les filets ne suffisent plus, comme l'explique Gaël Musquet, météorologue spécialiste en prévention des risques majeurs : "Ils peuvent parfois être défaillants, ne pas être placés exactement au bon endroit parce que cela a un coût aussi d’installer ces filets. Ils ne sont pas forcément installables partout. La roche est parfois friable."

Coûts colossaux et entretien indispensable

Par endroits, les filets sont remplacés par des galeries avec des toits pare-blocs plus résistants. Plusieurs édifices de ce type sont en construction sur certains tronçons. Mais là encore, le coût est un frein. "On est à plus de 90 millions [d'euros] pour 400 mètres de galeries pare-blocs. Vous imaginez bien qu’on ne peut pas en mettre partout. On en met dans certains cas, dans certaines situations, notamment quand la géologie n’est pas bonne", explique Lionel Tardy, vice-président (Divers droite) du conseil départemental de Haute-Savoie.

Pour les experts, il ne faut pas négliger l’entretien et le curage, car la sécheresse à répétition fragilise la montagne. Rien qu’en Haute-Savoie, 80 km de routes départementales sont jugées à risque, dont 37 à très haut risque.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.