Cet article date de plus de dix ans.

Accident mortel à Paris : le policier mis en examen et placé en détention

Un brigadier chef ivre a percuté un livreur de 40 ans, jeudi, vers 4h15, alors qu'il rentrait d'une soirée à vive allure.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 30/05/2015 19:06 Mis à jour le 30/05/2015 19:06

Temps de lecture : 2min

Le boulevard Sébastopol, dans le centre de Paris, après l'accident mortel impliquant deux policiers, le 28 mai 2015. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)

Le policier soupçonné d'avoir provoqué un accident mortel à Paris, jeudi, alors qu'il était ivre, a été mis en examen, samedi 30 mai, pour homicide involontaire aggravé et placé en détention. Le collègue du chauffard présumé, qui était sur le siège passager, a été entendu comme témoin.

En poste à la PJ de Seine-Saint-Denis, le suspect, un brigadier chef de 39 ans qui n'était pas en service, rentrait d'une soirée à vive allure, ne s'arrêtant pas au feu rouge selon les premiers éléments de l'enquête, quand il a percuté la camionnette conduite par un livreur de 40 ans, vers 4h15. Ejecté de son véhicule sous la violence du choc, Yazid B. est décédé peu après. Il était père de trois enfants de 7, 9 et 11 ans.

Cazeneuve promet "une très grande sévérité"

Le policier présentait une alcoolémie de 2,13 grammes d'alcool par litre de sang, soit plus de quatre fois le taux autorisé (0,5 gramme) et près de trois fois celui à partir duquel conduire en état d'ébriété devient un délit (0,8 gramme). Son collègue présentait un taux d'alcoolémie d'1,6 gramme dans le sang.

La veuve du livreur tué a dit son intention de porter plainte : "Si c'était un accident normal... Mais ça vient de policiers, qui doivent protéger les citoyens, respecter la loi et le code de la route", a-t-elle dit, vendredi, très éprouvée. "Mon mari était un homme en or. Ce n'était pas un feignant. Il était parti travailler, subvenir aux besoins de ses enfants, en livrant du pain dans des hôtels" parisiens, a-t-elle encore dit.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a prévenu que si l'enquête judiciaire confirmait les premières constatations, il ferait preuve "d'une très grande sévérité" à l'endroit des deux policiers, "indépendamment des poursuites pénales".