Accident de tram à Strasbourg : les conducteurs "physiquement indemnes mais choqués", selon la Compagnie des transports strasbourgeois

Deux tramways sont entrés en collision samedi après-midi. Les conducteurs sont en état de choc et une cellule psychologique a été ouverte.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers devant la gare de Strasbourg après la collision de deux tramways, le 11 janvier 2025. (FREDERICK FLORIN / AFP)
Des policiers devant la gare de Strasbourg après la collision de deux tramways, le 11 janvier 2025. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Deux jours après l'accident entre deux tramways à Strasbourg (Bas-Rhin), le bilan définitif est de 68 blessés et le parquet a écarté tout acte volontaire de collision, selon les premiers éléments de l'enquête. Le point sur ce que l'on sait avec Emmanuel Auneau, directeur général de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), invité d'"ici Alsace" lundi 13 janvier.

Deux tramways sont entrés en collision samedi après-midi. Une première rame est venue percuter un second tramway en reculant à vive allure, sous le tunnel de la gare centrale. La conductrice qui était dans le tram qui a reculé est "physiquement indemne mais choquée". Elle a été prise en charge et hospitalisée, détaille Emmanuel Auneau. Selon ses informations, elle était toujours hospitalisée dimanche soir.

Le conducteur de la rame qui était à l’arrêt est "lui aussi physiquement indemne mais choqué". "Il a pu rentrer chez lui ce week-end", poursuit le directeur général de la CTS. Une cellule psychologique a été ouverte pour les salariés de la compagnie.

Deux enquêtes en cours

"Deux enquêtes sont en cours", rappelle Emmanuel Auneau. L'enquête judiciaire menée par des officiers de police judiciaire chargés de "trouver les éventuelles responsabilités" a déjà permis d'écarter l'hypothèse d'un acte volontaire. Une seconde enquête, "plus technique", menée par les experts du bureau enquêtes et analyses des transports terrestres a commencé dès samedi soir, détaille le patron de la CTS.

Sur les circonstances de l'accident, le tramway s'est arrêté en pente "dans ce qu'on appelle la trémie dans la pente, ce qui est tout à fait normal, quand il y a un tramway en face", relate Emmanuel Auneau. "Il devait repartir et faire une sorte de démarrage en côte, ce que n'a pas réussi à faire le tramway". Les deux tramways sont encore immobilisés dans le tunnel pour essayer de reconstituer exactement ce qu'il s'est passé. Les enquêteurs "parcourent le tunnel", ils regardent "toutes les traces qu'il peut y avoir sur les rails, sur les installations".

Dans un deuxième temps, les enquêteurs vont analyser "toutes les données techniques qui ont été enregistrées par le tramway. On appelle ça une boîte noire", explique le directeur général de la CTS. Il s'agit de savoir "si les freins ont bien fonctionné, si le conducteur a appuyé sur le bouton, à quel moment, et comment s’est comportée la rame", ajoute-t-il.

Certaines rames construites par Alstom sont équipées d'un dispositif qui empêche de repartir en arrière, mais les plus anciennes n'en sont pas équipées. "La rame qui est descendue n'était pas équipée" de ce système, précise Emmanuel Auneau. Elle date des années 2000 et "ce système n'existait pas à l'époque" mais elle était "tout à fait conforme et homologuée pour circuler sur le réseau", assure le directeur général.

"Pas de problème d'aiguillage"

Samedi, la circulation des trams était très perturbée à cause d'une manifestation en centre-ville. Le réseau était coupé et les tramways ne pouvaient plus passer et devaient faire demi-tour, avec un aiguillage actionné pour rebrousser chemin. "Cet aiguillage a parfaitement fonctionné et donc il n'y a pas eu de problème d'aiguillage", assure Emmanuel Auneau.

Les tramways A et D sont interrompus sur une partie du trajet et jusqu'à nouvel ordre puisque les deux tramways sont toujours immobilisés sous le tunnel. "Il faut que les experts, les autorités nous autorisent à rentrer dans le tunnel et à extraire les rames. Et ensuite il faudra qu'on contrôle l'ensemble du tunnel pour savoir si tout le monde est en sécurité pour reprendre le trafic", ajoute le directeur de la CTS, qui envisage des perturbations "jusqu'à la fin de la semaine". Des bus de substitution sont mis en place.

Les syndicats demandent la tenue d’un CSE mardi matin. "C’est très important de pouvoir partager avec les représentants du personnel", conclut Emmanuel Auneau qui participera à cette réunion avec "tous les techniciens qui permettront d'expliquer ce qu'il s'est passé", à partir de 9h30.

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