Collision mortelle à Millas : "Il faut être présent auprès des collégiens", explique une psychologue
Pour surmonter le traumatisme et le deuil, les collégiens dont les camarades ont été victimes de la collision entre un train et un car scolaire jeudi à Millas, doivent sentir "qu'ils ne sont pas isolés", explique à france info Hélène Romano, docteur en psychologie.
Après la collision mortelle, jeudi 15 décembre, entre un car scolaire et un TER sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales), une cellule d'aide psychologique a été mise en place dans le collège Christian-Bourquin de Millas. "Le but est d'être disponible pour les adolescents, les parents qui se posent des questions, rappelle vendredi sur franceinfo, Hélène Romano, docteur en psychologie. Selon elle, il faut "qu'ils sachent qu'ils ne sont pas isolés, pas abandonnés".
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franceinfo : Pourquoi l'écoute est-elle importante après un tel drame ?
Hélène Romano : L'écoute est fondamentale, mais il faut être prudent. Il faut parler, il ne faut pas parler à n'importe qui, n'importe quand. Il ne faut surtout pas forcer à la parole, il faut que ce soit des professionnels qui puissent écouter. Certaines fois, c'est une écoute silencieuse. Obliger une victime à parler peut faire des dégâts considérables. Le but des cellules d'écoute, c'est d'être présent, disponible pour les enfants, les adolescents, les parents qui se posent des questions, qui s'interrogent sur les troubles. C'est vraiment un soutien.
Cela crée des maladresses dans les propos de penser qu'il faut forcer les gens à parler quand ils ont vécu un drame, c'est parfois très violent.
Hélène Romanoà franceinfo
Que doivent faire les psychologues dans une telle situation, qu'est-ce qui doit les alerter ?
On peut essayer de repérer des réactions qui ne sont pas adaptées, comme les comportements de stress dépassé, des adolescents qui font comme s'ils ne s'étaient rien passé, ceux qui seraient agités ou prostrés, ou qui auraient des comportements auto-agressifs parce qu'ils vivent une situation compliquée. Il faut les prendre en charge individuellement, mettre des mots sur leur trouble et voir ce qu'on peut leur proposer dans la prise en charge. Par exemple, pleurer. C'est important de libérer des émotions, il ne faut pas avoir peur des émotions. C'est important que ces enfants ne soient pas seuls par rapport à ces émotions. Il faut être présent auprès d'eux, qu'ils sachent qu'ils ne sont pas isolés, pas abandonnés, c'est fondamental.
Comment les psychologues s'adaptent-ils à un groupe aussi spécifique que les adolescents ?
C'est nécessaire pour les parents en particulier, car souvent ils veulent les avoir avec eux, les garder chez eux (…). Le processus de deuil chez un adolescent est très particulier, il se fait souvent de façon très démonstrative, en hurlant, en criant ou bien de façon très intériorisée sans rien exprimer ce qui peut inquiéter les adultes. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne souffrent pas. Un enfant n'exprime pas son deuil comme un adulte. Souvent les adolescents vont 'décompenser' beaucoup plus tard. Le problème, il est là car il y a beaucoup de choses qui sont mises en place maintenant.
Il faut penser à des de dispositifs dans le temps, car il y a peut-être des adolescents qui vont craquer dans six mois, dans un an et ce sera important d'avoir des professionnels présents et disponibles.
Hélène Romanoà franceinfo
Les parents font ce qu'ils peuvent... C'est important de ne pas les culpabiliser, parce que pour eux aussi, c'est très violent. La dimension fondamentale d'un parent est de protéger et 'réassurer' son enfant, lui dire que quoi qu'il arrive on sera là, qu'il ne sera pas abandonné. Il y a un drame, il y a des morts, c'est catastrophique, mais au-delà de cela, il y a un accompagnement à faire pour les autres enfants, pour les endeuillés, parce qu'il y a la vie qui est là. En tant qu'adulte, on a cette responsabilité-là.
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