Nouvelles accusations visant l'abbé Pierre : "C'est extrêmement douloureux", déclare la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France

Un an après les premières révélations, l'abbé Pierre est visé par 12 nouvelles accusations de violences sexuelles, dont "sept concernent des personnes mineures" au moment des faits mentionnés.

Article rédigé par franceinfo
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L'abbé Pierre, le 13 décembre 1988 à Paris. (GILLES LEIMDORFER / AFP)
L'abbé Pierre, le 13 décembre 1988 à Paris. (GILLES LEIMDORFER / AFP)

"Malheureusement, il n'y a pas de raison de penser qu'il n'y aurait pas eu de victimes mineures" de l'abbé Pierre, réagit mercredi 9 juillet sur franceinfo sœur Véronique Margron, théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. Un an après les premières révélations concernant l'abbé Pierre, douze nouvelles victimes de violences sexuelles dont sept mineures ont été identifiées.

"Depuis janvier le groupe Égaé a reçu des informations concernant douze personnes ayant été victimes de l'abbé Pierre. Sept de ces témoignages concernent des personnes mineures" au moment des faits, explique le cabinet spécialisé mandaté par Emmaüs pour faire toute la lumière sur cette affaire. Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, décédé en 2007, est désormais visé par 45 accusations de violences sexuelles.

"Vous ne voyez pas pourquoi quelqu'un qui est un prédateur n'aurait agressé que des majeurs". "A partir du moment où quelqu'un est dans cette domination", dans "cette toute puissance et en particulier avec des victimes majeures mais qui étaient en grande précarité financière, venant demander de l'aide à l'abbé Pierre dans leurs situations dramatiques", on ne peut pas penser qu'il ne s'en prenne pas à des mineurs.

Cette situation "c'est extrêmement douloureux", il y a "une colère de plus de se dire que beaucoup de victimes ont parlé durant des décennies passées mais n'ont pas été crues", regrette-t-elle. Donc ce sont des victimes qui "ont été sommées, obligées de s'enfermer, de se réfugier plus encore dans le silence", poursuit-elle. C'est d'autant plus révoltant "de découvrir que nombre d'acteurs" dans cette affaire qui "étaient contemporains de l'abbé Pierre sont mortes. C'est terrible". Malheureusement "nous ne sommes pas au bout et nous ne serons jamais au bout. Les violences sexuelles ne sont pas un dossier qu'on pourrait refermer un jour".

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