Euro 2025 : Angharad James, la capitaine engagée pour la langue galloise

Les coéquipières d'Angharad James, qui disputent leur premier Euro, affrontent l’équipe de France, mercredi soir.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La capitaine du pays de Galles Angharad James après le premier match des Galloises à l'Euro, soldé par une défaite face aux Pays-Bas, le 5 juillet 2025, à Lucerne (Suisse). (SIPA)
La capitaine du pays de Galles Angharad James après le premier match des Galloises à l'Euro, soldé par une défaite face aux Pays-Bas, le 5 juillet 2025, à Lucerne (Suisse). (SIPA)

Le premier hymne entonné samedi dans une grande compétition internationale, face aux Pays-Bas, a sans doute eu un goût particulier pour Angharad James. La capitaine du pays de Galles, qui dispute le premier Euro de son histoire cet été en Suisse, est particulièrement attachée à son pays de naissance, et surtout à sa langue, qu’elle essaye de parler au maximum en public et en interview. 

Née à Haverfordwest, au sud-ouest du pays, Angharad James a appris à parler le gallois, langue celtique appartenant à la branche brittonique (comme le breton) et parlé dans sa forme moderne depuis le 16e siècle, comme 27,7% de la population du pays de Galles (au dernier recensement en 2024). Elle l'a notamment pratiqué dans sa jeunesse en allant dans une école galloise. "La langue galloise est une part importante de moi et je suis si fière d’être capable de la parler", assurait-elle en novembre 2024 dans un message partagé sur Instagram. Quelques semaines plus tôt, à l'annonce de son capitanat, elle avait été louée pour "sa passion et son engagement pour son pays" par sa sélectionneuse canadienne Rhian Wilkinson.

Un avantage sur le pré

Pour Angharad James, qui a joué pour de nombreux clubs en Angleterre et aux Etats-Unis depuis ses débuts en 2011 (année où le gallois est devenu langue officielle du pays avec l'anglais), l’utilisation de la langue est aussi devenue un atout sur le terrain. Avec son ancienne coéquipière Natasha Harding, qu’elle a côtoyée en sélection et à Reading pendant deux saisons, elle échangeait ainsi en gallois sur le terrain. "Si nous jouons contre un pays de langue anglaise, comme l’Irlande du Nord, ou contre une équipe où beaucoup de joueuses comprennent l’anglais, et qu’on veut se faire des réflexions tactiques, on parle gallois ensemble", expliquait-elle en 2019 auprès de Sport Wales, l’organisation nationale de développement et de promotion du sport et de l’activité sportive au pays de Galles.

"J’espère inspirer les gens pour montrer que ça n’a pas besoin d’être parfait mais nous devons faire de notre mieux pour garder [notre langue] vivante. Je vais continuer d’apprendre, de parler, et de la promouvoir."

Angharad James, capitaine du pays de Galles

sur Instagram

Mais si elle connaît bien la langue, le fait de l’utiliser pour s’exprimer publiquement reste un challenge, elle qui a quitté le pays de Galles à 16 ans pour finir sa formation en Angleterre à Arsenal, et qui porte aujourd'hui le maillot de l'équipe américaine de Seattle, en National Women's Super League. "Tous ceux qui me connaissent savent combien je suis nerveuse avant de faire des interviews en gallois. Essayer d’être ouverte et honnête tout en trouvant les mots est parfois délicat. Ne pas parler le langage aussi souvent que je le voudrais a des côtés difficiles quand je souhaite développer certaines choses", écrivait-elle également dans son message Instagram de novembre 2024.

Volonté de développer le gallois en sélection

Malgré ces difficultés, la milieu de terrain, devenue en 2022 la plus jeune internationale galloise, hommes et femmes confondus, à atteindre les 100 sélections (elle culmine aujourd'hui à 132) reste très engagée pour la défense de sa langue. "C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de joueuses dans l’équipe qui parlent gallois. C’est une arme supplémentaire, ça aide de parler la langue", regrettait-elle à Sport Wales en 2019. Aujourd'hui, les comptes des réseaux sociaux de la sélection s’expriment dans un mélange d’anglais et de gallois, et partagent quelques contenus autour des joueuses et de la langue.

Une étape de plus pour développer l'influence du gallois en équipe nationale, et faire en sorte que son usage dépasse juste le "Hen Wlad fy Nhadau" (Land of my Father) entonné avant chaque match : "On peut le voir quand on chante l’hymne, que nous le vivons toutes passionnément. Mais je pense qu’on le ressentirait encore plus si on en comprenait les mots et le sens."

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