Proposition de loi Duplomb : une dérogation "très encadrée" de "trois ans" sur un néonicotinoïde pour sortir "quelques productions de l'impasse", justifie le président de la FNSEA
Arnaud Rousseau milite pour l'adoption de la proposition de loi Duplomb qui vise, notamment, à autoriser "pour trois ans" l'utilisation de l'acétamipride, un néonicotinoïde interdit depuis 2018.
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Alors que la proposition de loi Duplomb contre "les entraves" dans l'agriculture est examinée à partir de ce lundi par les députés à l'Assemblée nationale, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, invité sur franceinfo lundi 26 mai, s'est dit favorable à la réintroduction de l'acétamipride, un néonicotinoïde interdit depuis 2018. Rappellant au passage que cette réintroduction serait dérogatoire "pour trois ans" et "très encadrée" pour permettre de sortir de "l'impasse quelques productions". La proposition de loi Duplomb prévoit notamment de faciliter le stockage de l'eau et l'accès aux pesticides. Les agriculteurs se mobilisent partout en France de lundi à mercredi pour faire pression sur les parlementaires.
"Ca serait dérogatoire pour trois ans, pour quelques productions, comme la pomme, la noisette, la betterave. Cela se ferait de manière très encadrée, parce que ce sont des productions dans l'impasse", justifie-t-il. Le président de la FNSEA rappelle qu'aujourd'hui "cette matière active est homologuée dans un certain nombre de pays européens". Et d'ajouter : "Les produits qu'utilisent les agriculteurs sont homologués. Comme quand vous achetez vos médicaments chez le pharmacien, ces produits sont homologués dans 26 des 27 pays européens."
"On aura mis la production agricole dans le mur"
En France, depuis 2018, l’utilisation des produits à base de néonicotinoïdes est interdite dans l'agriculture. "Si nous n'avons pas, comme l'ont les Allemands, les Italiens, les Espagnols, cette matière active, ça veut dire qu'on ne produit plus en France. Et si on ne produit plus en France, on importe. Est-ce que c'est ça que l'on veut ?" questionne Arnaud Rousseau.
Pour lui, dans ce contexte, il faut réintroduire le produit, car ce n'est pas à la France d'avancer seule sur un tel sujet : "Si ce produit est dangereux, l'autorité sanitaire européenne doit le retirer et pour tout le monde. En attendant aujourd'hui, ça n'est pas le cas, il est autorisé." "Ce qu'il faut comprendre, c'est que si on ne produit pas en France et qu'on importe du reste de l'Europe et d'ailleurs (...) on n'aura pas avancé sur le plan de la santé publique et on aura mis la production agricole dans le mur", plaide-t-il.
Ce texte, s'il est adopté, permettrait d'utiliser de nouveau l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2018 et réputé particulièrement nocif pour les pollinisateurs, notamment les abeilles.
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