L'Anses demande la création d'un registre national sur l'utilisation des pesticides

Pour étudier les risques épidémiologiques, il faut des données sur plusieurs dizaines d'années. D'où la nécessité d'une "bancarisation nationale de ces données", fait valoir, sur France Inter, le directeur général de l'Anses.

Article rédigé par franceinfo
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Les bureaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
Les bureaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) plaide mardi 16 septembre sur France Inter pour la création d'un registre national sur l'utilisation des pesticides, au lendemain de la publication de l'étude PestiRiv qui a démontré que les riverains des vignes sont plus imprégnés que les autres Français.

Aujourd'hui, les agriculteurs ont l'obligation de consigner la quantité de produits qu'ils utilisent et de stocker ces données pendant cinq ans, mais il n'existe pas de base de données nationale informatisée. "Ce que nous souhaiterions, c'est que les données soient 'bancarisables', c'est-à-dire sur des supports utilisables, de niveau national et communs", déclare auprès de France Inter Benoît Vallet, directeur général de l'Anses.

La création de ce registre national sur l'utilisation des pesticides a failli figurer dans le dernier plan Écophyto, il y a un an et demi. Mais en pleine mobilisation du monde agricole, cette mesure avait été abandonnée. Pour mener l'étude PestiRiv publiée lundi, l’Anses et Santé publique France ont donc contourné le problème en croisant les ventes de produits phytosanitaires avec l'occupation des sols, une technique complexe et qui prend du temps.

La nécessité d'avoir des données sur plusieurs dizaines d'années

"Actuellement, les données d'utilisation en vie réelle sont sous des formes variées, que ce soit des registres papiers ou des tableurs. Elles sont parfois en automatisation électronique, mais nous n'avons pas de bancarisation nationale de ces données", explique Benoît Vallet. L'Anses souhaite également que les données de l'usage des pesticides ne soient pas conservées dans une durée limitée, comme c'est le cas aujourd'hui. "En réalité, les questions d'épidémiologie se portent sur des dizaines d'années et pas sur cinq ans", avance Benoît Vallet.

Très attendue, dans un contexte d'inquiétudes croissantes mais aussi de tensions avec une partie du monde agricole, l'étude PestiRiv a mesuré la présence de 56 substances dans l'urine et les cheveux de 1 946 adultes et 742 enfants, ainsi que dans l'air extérieur, les poussières et l'air des habitations, plus quelques potagers.

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