Méga-bassine vandalisée en Vendée : un collectif baptisé "DU PLOMB" revendique l'action
Ce collectif, acronyme de "Débâchages unis pour l'obstruction aux méga-bassines", s'oppose notamment à la proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville en passe d'être adoptée mardi.
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Un collectif baptisé "DU PLOMB" pour "Débâchages unis pour l'obstruction aux méga-bassines" revendique le fait d’avoir vandalisé une réserve de substitution d'eau destinée à l'irrigation agricole, dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 juillet, à Sainte-Gemme-la-Plaine (Vendée), rapporte mardi ICI Loire Océan.
Dans un communiqué intitulé "Duplomb dans l'aile - 4 bassines de moins", ce collectif – jusqu'ici inconnu – se félicite d'avoir découpé au cutter quatre bâches de bassines à Sainte-Gemme-la-Plaine mais aussi dans deux communes de Charente-Maritime (Ferrières et Benon) et dans une commune de Charente (Fouqueure). Pour le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "cette action ne doit pas rester impunie".
La préfecture de Charente annonce renforcer la surveillance de toutes les réserves de substitution d'eau du département. Concernant la réserve de Fouqueure, "il s'agit du deuxième acte de vandalisme visant cette infrastructure en moins de six mois", précise la préfecture de Charente dans son communiqué.
Présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024, la proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville (UDI, centre) est en passe d'adoption définitive au Parlement mardi 8 juillet, avec un dernier vote de l'Assemblée. Ce texte est décrié par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d'eau.
"Réponses tranchées"
"Dans les arrière-salles du Parlement, certains projettent un futur catastrophique. La loi Duplomb, qui légalise les manigances des lobbys, est imposée sans débat en commission mixte paritaire : retour des néonicotinoïdes et levée des barrières pour les pesticides, carte blanche pour les ferme-usines et les méga-bassines", déplore le collectif DU PLOMB qui assume "apporter quelques réponses tranchées" à ce texte. "Face à ce qu'ils nous imposent de loin, nous préparons un autre avenir, là où nous vivons".
Le collectif "Débâchages unis pour l'obstruction aux méga-bassines" a envoyé à ICI Loire Océan une vidéo où l'on voit des militants découper la bâche de la réserve de Sainte-Gemme-la-Plaine, dans le sud de la Vendée. Elle a été ciblée car "en Vendée, les bassines accélèrent la dégradation des rivières". La Coordination rurale a dénoncé cette action sur sa page Facebook. "Comment peut-on détruire l'outil de travail de ceux qui nous nourrissent, encore plus en période de sécheresse ? Les pseudos défenseur de l'environnement n'ont toujours pas évolué et le dogmatisme des extrémistes est inquiétant", peste le syndicat agricole.
Acte "inacceptable" selon Beauvau
De leur côté, ces activistes écologistes expliquent ne plus vouloir "assister impuissant.es aux ingérences au sein des instances locales de gestion de l’eau, au lobbying effréné des semenciers et producteurs de pesticides pour dissimuler leurs méfaits ou à l'instrumentalisation de la colère agricole par les dirigeants de la FNSEA" et accusent l'État de "complicité avec le lobby agrochimique pour promouvoir les méga-bassines". Le collectif DU PLOMB ajoute qu'en "neutralisant ces quatre bassines", il vise "tout un système qui agit comme une mafia". Dans leur vidéo, ces militants mettent en garde : "Tant qu'il y aura des projets de bassines, nous irons leur rendre visite. Nous avons des ami.es partout."
Patrice Betard, président de la Coordination rurale de Vendée accuse ce collectif d'être un "quasi-groupe terroriste" et appelle, sur ICI Loire Océan, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "à faire le travail comme il se doit, à punir ces gens-là, qui sont hors la loi". Le ministre de l'Intérieur dénonce également une action "inacceptable"qui "porte atteinte à un outil essentiel pour l'irrigation des cultures". Dans un communiqué, l'occupant de la place Beauvau prévient : "Nous ne tolérons aucun acte de vandalisme ou de violence qui mette en danger nos agriculteurs et leurs outils de travail".
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