Traité plastique : "Le processus a été complètement caviardé par quelques pétro-États", s'indigne la porte-parole de l'association Zero Waste France
Dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août, les 185 pays réunis en Suisse ont échoué à se mettre d'accord sur un texte contraignant pour lutter contre une pollution plastique.
"Le processus a été complètement caviardé par quelques pétro-États qui ont fait obstruction, qui ont sapé le multilatéralisme et qui ont empêché au final toute action efficace", s'indigne sur franceinfo, vendredi 15 août, Manon Richert, porte-parole de l'association Zero Waste, présente aux négociations de Genève sur un traité contre la pollution plastique. Dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août, les 185 pays réunis en Suisse ont échoué à se mettre d'accord sur un texte contraignant pour lutter contre une pollution plastique, a annoncé la Norvège lors d'une séance plénière.
"Nous, en tant que société civile aujourd'hui, on est vraiment très déçus d'en arriver là, dans ces conditions, regrette la porte-parole de Zero Waste. Mais de notre point de vue, il vaut mieux ne pas avoir de traité plutôt qu'avoir un mauvais traité qui alimenterait encore la pollution plastique, plutôt que de l'arrêter."
460 millions de tonnes de plastique produites chaque année
Dans les deux moutures de textes présentés aux États, il n'est "toujours pas fait mention de la réduction de la production, qui est le nerf de la guerre. Il n'y a pas de restriction des produits dangereux ou non essentiels". Donc même ce second texte, proposé après l'échec du premier, mercredi, "ne va pas du tout mettre un stop à la production de plastiques, alors qu'on en a cruellement besoin".
Elle rappelle qu'aujourd'hui "la production plastique, c'est 460 millions de tonnes par an, et ça va tripler d'ici à 2050 pour franchir le milliard de tonnes". Or, "cette pollution, on n'arrive déjà pas à l'écoper. C'est extrêmement coûteux de recycler."
"Il n'y a, aujourd'hui, que 10% des plastiques qui sont recyclés. Même en France, où on collecte les plastiques correctement, 27% seulement des plastiques vont être recyclés parce qu'il y a des limitations techniques".
Marion Richert, porte-parole de Zero Waste Francefranceinfo
Manon Richert espère donc que les États prendront en charge la lutte contre la production "au niveau national" et mettront en place individuellement "des normes, des restrictions pour interdire certains plastiques ou en limiter l'usage".
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