L’obésité augmente plus rapidement dans les campagnes que dans les villes, selon une étude
Cette étude, publiée dans la revue "Nature, compile plus de 2 000 études, portant sur 112 millions d'adultes de 200 pays.
Et si, contrairement à une idée répandue, l'épidémie mondiale d'obésité provenait davantage des campagnes que du mode de vie urbain ? C'est ce qu'avance une vaste étude publiée mercredi 8 mai. "L'obésité augmente plus rapidement dans les zones rurales de la planète que dans les villes", écrivent les auteurs de cette étude parue dans la revue Nature (en anglais). "Cela signifie que nous devons repenser notre manière de répondre à ce problème mondial de santé publique", estime dans un communiqué l'auteur principal de l'étude, le professeur Majid Ezzati, de l'Imperial College de Londres.
Ces travaux compilent plus de 2 000 précédentes études, portant sur 112 millions d'adultes de 200 pays entre 1985 et 2017. Les chercheurs se sont focalisés sur l'évolution de l'indice de masse corporelle (IMC) de tous ces individus durant cette période. Cet indice sert à mesurer le surpoids et l'obésité. On l'obtient en divisant le poids (en kilos) par la taille (en mètres) au carré. Au-dessus de 25 pour un adulte, on est en surpoids. À partir de 30, on parle d'obésité. Selon l'étude, de 1985 à 2017, l'IMC a globalement augmenté de 2 points pour les femmes et de 2,2 pour les hommes, soit un gain de poids de 5 à 6 kilos en moyenne par individu.
Vivre en ville donne accès à une meilleure nutrition et à de meilleures infrastructures sportives
Or, "55% de cette hausse globale est due à l'augmentation observée dans les zones rurales", selon l'étude. En outre, durant les 32 années étudiées, l'augmentation moyenne de l'IMC dans les zones rurales a été de 2,1 points pour les hommes comme pour les femmes, alors qu'elle n'a été que de 1,3 pour les hommes et 1,6 pour les femmes dans les villes. "Les résultats de cette vaste étude contredisent l'idée communément répandue selon laquelle l'augmentation mondiale de l'obésité est due au fait que de plus en plus de gens vivent dans des villes", selon le professeur Majid Ezzati.
L'étude distingue les pays riches des pays pauvres. Dans les pays riches, l'IMC était déjà plus élevé dans les zones rurales en 1985. "Les discours de santé publique ont tendance à se concentrer sur les aspects négatifs de la vie urbaine", note le professeur Majid Ezzati. "En réalité, vivre en ville donne accès à une meilleure nutrition et à davantage d'exercice physique (grâce à de meilleures infrastructures sportives)", poursuit-il.
Vers une réorientation des politiques de santé publique ?
A l'inverse, l'obésité dans les zones rurales des pays à faibles et moyens revenus monte en flèche, en raison du changement des conditions de vie : accès plus facile aux aliments ultratransformés et aux boissons sucrées, dont la consommation favorise la prise de poids, et mécanisation de l'agriculture, qui entraîne une baisse de l'activité physique. Résultat : les populations de ces zones sont passées d'un problème de sous-nutrition à un problème de malnutrition.
Selon le commentaire d'un scientifique extérieur à l'étude, lui aussi publié par Nature, ces conclusions sont "fondamentales". En effet, jusqu'à présent, "les politiques de prévention en santé publique se sont focalisées sur l'obésité en ville", souligne Barry Popkin, spécialiste de la nutrition à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill (Etats-Unis). Il cite par exemple les mesures destinées à favoriser la marche et le vélo en ville. Selon lui, les résultats de l'étude devraient inciter à prendre davantage en compte les zones rurales des pays pauvres. Parmi les pistes avancées, une taxation accrue des aliments ultratransformés et des sodas. L'obésité, à laquelle une journée européenne sera consacrée le 18 mai, favorise la mortalité due aux maladies cardiovasculaires, au diabète et à certains cancers.
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