"Bonus-malus" sur le plastique : "Il aurait été intéressant de l'utiliser aussi pour lutter contre le suremballage"
Flore Berlingen, de l'association Zero Waste, n'est que partiellement satisfaite des annonces du gouvernement.
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Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, a annoncé dimanche 12 août dans le JDD que le gouvernement entendait mettre en place, à partir de 2019, un système de "bonus-malus" pour généraliser le recyclage du plastique. Les produits pourraient donc bientôt coûter plus ou moins cher en fonction du plastique - recyclé et recyclable ou non - avec lesquels ils sont fabriqués.
"C'est très positif que ce bonus-malus soit renforcé [...] mais il aurait été intéressant de l'utiliser aussi pour lutter contre le suremballage", a réagi sur franceinfo Flore Berlingen, directrice de l'association Zero Waste.
franceinfo : La principale annonce de la secrétaire d'État Brune Poirson c'est ce bonus-malus sur les produits en plastique, pour vous est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?
Flore Berlingen : C'est très positif que ce bonus-malus soit renforcé parce que jusqu'à maintenant il n'était pas suffisamment incitatif. C'est très important qu'il y ait un soutien politique fort à ce système de bonus-malus. Après, c'est dommage qu'il ne concerne que l'intégration de plastique recyclé ou le recyclage. Il aurait été intéressant de l'utiliser aussi pour lutter contre le suremballage par exemple. Car il est important de travailler à la fois sur le recyclage mais aussi sur la réduction du plastique. On n'y arrivera pas seulement grâce au recyclage, il est essentiel mais pas suffisant. C'est pourquoi notre association travaille aussi à la lutte contre le suremballage, contre les objets jetables, à usage unique etc.
On voit que là, le gouvernement travaille sur l'incitation, est-ce que selon vous il faut en passer par la loi et la réglementation pour forcer la main des industriels ?
Oui, sans doute, parce que jusqu'à présent le système était volontaire finalement. Ce sont les entreprises qui administrent elles-mêmes ce système de bonus-malus, sous le contrôle de l'Etat. Donc il faut absolument renforcer ça et puis ça correspond à une attente des citoyens et des consommateurs. Il y a un ras-le-bol du suremballage et du plastique inutile, il faut donc que tout le monde avance en même temps. On voit aussi que le recyclage n'est pas suffisamment développé. Il y a une partie qui dépend du citoyen, parce que sans tri il n'y a pas de recyclage, mais tout ne dépend pas de lui car ce sont quand même les industriels qui font le choix du matériau. Aujourd'hui, ils ne savent pas recycler tous les plastiques, alors soit on peut encore améliorer les technologies de recyclage, soit on peut aussi tout simplement fermer le robinet et limiter tous les plastiques qu'on ne sait pas bien recycler, les interdire lorsqu'il n'y a pas d'autres possibilités. Il faut absolument qu'on conserve le plastique uniquement pour les usages indispensables, je pense par exemple au contexte médical.
Diriez-vous que la réponse du gouvernement est à la hauteur de l'enjeu ?
C'est une réponse orientée recyclage. C'est un récapitulatif des annonces des six derniers mois. Nous on regrette qu'il n'y ait pas de mesure sur la réduction, d'autant plus que la Commission européenne, il y a quelques semaines, a avancé fortement en ce sens en annonçant des objectifs de réduction drastiques du plastique, avec une liste d'objets et d'emballages particulièrement problématiques pour lesquels elle propose soit une interdiction soit une limitation par d'autres moyens. C'est donc dommage que le gouvernement n'ait pas rebondi sur cette proposition de la Commission pour proposer aussi des mesures d'interdiction.
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