Allergies : "On a l'impression d'une modification des saisons polliniques au fur et à mesure que le climat évolue", constate une spécialiste
Alors que 82 départements métropolitains sont en alerte rouge aux pollens de graminées en cette fin mai, une allergologue explique ce lundi voir "des cas plus sévères, des symptômes plus sévères d'année en année".
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"On a l'impression qu'il y a une modification des saisons polliniques au fur et à mesure que le climat évolue", constate lundi 29 mai sur franceinfo Sophie Silcret-Grieu, allergologue et membre de l’association asthme et allergies. Actuellement, 82 départements de métropole sont en alerte rouge aux pollens de graminées. Elle estime donc que les "facteurs environnementaux sont à prendre en compte". Concernant le nombre de personnes allergiques, "il ne cesse de croître". Il faut donc rester vigilant, "se traiter et ne pas laisser les symptômes s'aggraver".
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franceinfo : Ce niveau inédit de pollens, est-ce que ça veut dire des cas d'allergies plus graves ou bien plus de personnes susceptibles de ressentir cette allergie ?
Sophie Silcret-Grieu : Comme chaque année on a un peu plus de patients allergiques. Ce nombre ne cesse de croître. On voit en effet des cas plus sévères, des symptômes plus sévères d'année en année qui peuvent parfois conduire à l'hôpital et cette année ne fait pas exception. Il faut rappeler que la forme la plus sévère d'allergie respiratoire induite par les pollens peut conduire à des crises d'asthme graves, soit pour des gens asthmatiques dont le traitement habituel ne va pas suffire, soit pour des gens qui vont démarrer une maladie asthmatique en inhalant une grande quantité de pollens. Il faut également savoir que les symptômes se modifient avec l'âge. Ce qu'on ne pensait pas il y a quelques années et qu'on constate désormais, c'est que des gens qui ont passé la cinquantaine peuvent démarrer une maladie allergique et avec l'âge les symptômes s'imbriquent avec d'autres maladies : par exemple, des gens qui ont une pathologie respiratoire risquent d'avoir des symptômes allergiques plus importants.
Est-ce que si on évite les sorties en pleine nature on est sûr de se préserver ?
Non, on n'est pas sûr. Pour qu'un pollen soit allergisant, il faut qu'il soit de suffisamment petite taille pour pénétrer dans les voies respiratoires. Les pollens dont on parle sont donc des pollens transportés par le vent, contrairement à celui transporté par les insectes. Ces pollens peuvent se retrouver à des kilomètres de leur point d'origine. C'est ainsi qu'on voit des gens très allergiques aux pollens être gênés même en ville.
Face à cette volatilité que peut-on faire ?
La première chose c'est prendre des médicaments, se traiter et ne pas laisser les symptômes s'aggraver, c'est un mauvais réflexe qu'ont beaucoup de gens. En fait, l'allergie a tendance à s'auto-aggraver : plus on attend et plus les médicaments ont du mal à agir. Il y a des médicaments en vente libre en pharmacie qui sont très efficaces. Dans un second temps, il faut consulter, si possible un allergologue qui peut avoir des délais d'attente un peu longs. Il faut savoir que consulter même dans quelques mois, à l'automne, reste utile parce que ça permettra de préparer la saison prochaine. Enfin, il faut identifier les symptômes plus sévères comme une gêne respiratoire, une toux nocturne qui ne passe pas, des sifflements... Qui imposent de consulter rapidement.
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Est-ce qu'on sait combien de temps va durer cette période allergène ?
Concernant la durée, pour ce qui est de l'allergie aux graminées, on en a jusqu'à la fin du mois de juillet. Ensuite, il y a d'autres pollens qui prennent le relais comme ceux d'ambroisie par exemple qui peuvent durer en août, en septembre et même octobre parfois. Les saisons polliniques ont tendance à être un peu plus précoces, un peu étalées et les pollens sont plus abondants. On a l'impression qu'il y a une modification des saisons polliniques au fur et à mesure que le climat évolue. Les facteurs environnementaux sont donc évidemment à prendre en compte : la pollinisation des arbres est plus précoce et on voit polliniser des plantes dans des régions où elles ne l'étaient pas jusque-là.
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