Scandale des eaux Nestlé : "Quel manque de respect" pour les consommateurs, s'indigne la directrice générale de Foodwatch France
Karine Jacquemart dénonce "la réaction de Nestlé qui ne s'excuse toujours pas et ne reconnaît toujours pas ses torts", mais qui dit réfléchir à un "dispositif alternatif".
"Je suis choquée de voir la réaction de Nestlé, suite à cette décision de mise en demeure, qui ne s'excuse toujours pas et ne reconnaît toujours pas ses torts", s'indigne Karine Jacquemart, la directrice générale de Foodwatch France, sur franceinfo jeud 8 avril, alors que les préfectures ont demandé mercredi à l'entreprise suisse de retirer des filtres interdits de ses usines, sur les sites de Vittel dans les Vosges et de Vergèze dans le Gard. Fin janvier 2024, la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde ont révélé l'usage de filtres interdits dans le processus de mise en bouteilles des eaux minérales du groupe Nestlé Waters.
L'entreprise Nestlé a expliqué, dans un communiqué, travailler à un "dispositif alternatif" à ces filtres. Mais Karine Jacquemart s'étouffe en lisant la dernière phrase de leur réaction publique "où ils remercient les consommateurs de l'attachement aux marques Perrier, Vittel et Hépar". "Mais enfin ! Quel manque de respect, quand ils se sont permis de ne jamais informer les consommateurs que l'eau qu'ils leur vendaient 100 fois plus chère que l'eau du robinet était, en fait, une eau qui n'avait plus rien de minéral et qui était filtrée illégalement", s'indigne la directrice générale de Foodwatch France.
Foodwatch a porté plainte, après les révélations de la Cellule investigation de Radio France et Le Monde, contre l'entreprise. "Une information judiciaire est ouverte, donc les enquêtes sont ouvertes, mais ce qu'il faut, c'est envoyer un signal à toutes ces multinationales de l'agroalimentaire" pour leur dire "vous n'êtes pas au-dessus des lois et vous devez respecter non seulement la loi, la sécurité sanitaire, mais aussi le droit à l'information des consommateurs", estime Karine Jacquemart. "Il faut vraiment dire 'pas vu, pas pris, c'est intolérable et c'est fini'", souligne la directrice générale de Foodwatch France. Elle espère qu'à l'issue de la procédure judiciaire, "il y aura des sanctions dissuasives et j'espère vraiment que les autorités publiques vont aller jusqu'au bout arrêter ces fraudes".
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