Serviettes lavables, culottes menstruelles, cups... Une étude révèle la présence de PFAS dans les protections féminines réutilisables

"Etant donné que les produits réutilisables sont de plus en plus populaires en raison de leur durabilité, il est essentiel de s'assurer que ces produits sont sûrs", alerte la principale autrice de cette étude.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un charriot rempli de protections féminines dans un supermarché de Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 3 mars 2021. (JEANNE MERCIER / AFP)
Un charriot rempli de protections féminines dans un supermarché de Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 3 mars 2021. (JEANNE MERCIER / AFP)

Décidément, ce sont des molécules chimiques que les industriels glissent partout. Une étude américaine révèle, mardi 22 juillet, la présence de PFAS (aussi appelés "polluants éternels") dans les culottes menstruelles et autres protections féminines réutilisables.

Les produits d'hygiène féminine "restent en contact avec la peau pendant de longues périodes et les risques liés à l'absorption cutanée des PFAS sont encore mal compris", souligne Marta Venier, professeure associée à l'université de l'Indiana et principale autrice de l'étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters.

"Etant donné que les produits réutilisables sont de plus en plus populaires en raison de leur durabilité par rapport aux produits à usage unique, il est essentiel de s'assurer que ces produits sont sûrs. Cela est particulièrement important pour les adolescentes et les jeunes femmes, qui sont plus vulnérables aux effets sanitaires potentiellement néfastes", estime la chimiste.

Une soixantaine de produits testés

Elle et son équipe ont testé 59 produits d'hygiène personnelle réutilisables provenant d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et d'Europe : culottes menstruelles, serviettes hygiéniques réutilisables, coupes menstruelles et sous-vêtements ou protections pour incontinence réutilisables. Ils ont détecté des niveaux de PFAS suffisamment élevés pour que leur incorporation ait été intentionnelle de la part des industriels dans près de 30% des échantillons.

Plusieurs explications sont possibles pour l'utilisation de ces substances, qui aident à prévenir les fuites ou confèrent aux textiles une résistance aux taches, avancent les auteurs. Mais le lavage de textiles contenant des PFAS entraîne leur libération dans les systèmes d'eaux usées, rappellent les auteurs. Or ces substances chimiques perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés sont quasi-indestructibles. Elles s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, l'eau, la nourriture et in fine dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.

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