Quand les panneaux publicitaires coûtent cher aux commerçants, taxés par une mairie de Haute-Loire au titre de la "pollution visuelle"
À Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire), la mairie taxe les panneaux publicitaires de sa zone d’activité pour lutter contre la pollution visuelle. Cette mesure, qui pourrait rapporter 100 000 euros, suscite la colère de certains commerçants et divise habitants et élus, malgré la promesse d’une révision des tarifs pour 2027.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire) est une commune rurale de 3 500 habitants. Son bourg conserve ses murs en pierre et, à un kilomètre de là, sa zone d'activité accueille une centaine d'enseignes et de nombreux panneaux publicitaires. La mairie a décidé de taxer ces panneaux, conformément à une loi visant à lutter contre la pollution visuelle.
Cette taxe pourrait rapporter jusqu'à 100 000 euros à la commune, mais elle risque de coûter cher à certains commerçants. Thibault Ravon, concessionnaire automobile, raconte : "Nous, on a reçu aujourd'hui une note qui décomptait 188 mètres carrés. On est à un coût chiffré de 14 16 euros." Il ne comprend pas en quoi son activité pollue le paysage : "On est retirés, on ne dérange absolument personne. Vous pouvez deviner les villages qui sont à 2, 3 kilomètres. Je pense qu'aujourd'hui, personne dans la région ne vous dira qu'il y a un problème avec nous."
En tout, 43 commerces affichant au moins 12 mètres carrés de publicité sont concernés.
Une mesure qui divise les habitants
Dans la commune, la mesure crée des tensions. Un riverain souligne : "Les gens qui ne sont pas de la région, c'est ce qui les guide." Un autre soutient l'initiative :"Étant donné qu'ils veulent faire leur publicité, ils polluent donc... franchement, à mes yeux, c'est normal qu'ils soient taxés."
Gêné par la polémique, le maire n'a pas souhaité rencontrer la presse. Dans un communiqué, il précise que les barèmes sont inférieurs au maximum autorisé et que cette taxe est une manière de compenser la baisse des dotations de l'État.
Mais ces explications ne calment pas la colère de certains commerçants. Romain Bonnefoy devra ainsi payer 2 000 euros : "Une zone industrielle sans panneaux, ça ne sert à rien. Vous voyez aujourd'hui, moi, mettre un petit panneau de 1 mètre carré RB43. Vous allez me trouver commun. En plus, je suis dans une impasse."
Il regrette le manque de concertation et prévient : "Tout ce qui est sponsoring sur la commune de Saint-Germain-Laprade, ils peuvent y faire une croix dessus."
Pour tenter d'apaiser les tensions, la mairie propose déjà de réviser les tarifs en 2027.
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