Quelles sont les conséquences des canicules sur les sols et les plantes ? OnVousRépond Climat

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Article rédigé par Frédéric Vion
France Télévisions

Les canicules se multiplient, et 2025 vient de monter sur la troisième marche du podium des étés les plus chauds jamais enregistrés en France. Quelles sont les conséquences sur la végétation et sur les sols ? Le microbiologiste Marc-André Selosse vous répond.

Année après année, les vagues de chaleur se multiplient : l'été 2025 en a enregistré deux, fin juin et début août. Quant à l'été météorologique, qui est la période comprise entre le 1er juin et le 31 août, il fut le troisième plus chaud que la France ait jamais connu.

Or, « les plantes sont sensibles à la canicule », rappelle Marc-André Selosse, microbiologiste et professeur au Muséum d'Histoire naturelle. « D'abord parce qu'il y a un échauffement, et ces températures peuvent être dangereuses ou toxiques pour les plantes ».

Ces températures peuvent être dangereuses ou toxiques pour les plantes.

Marc-André Selosse, professeur au Muséum d'Histoire naturelle

Tout comme l'organisme des animaux ou des humains, celui des plantes n'est en effet pas conçu pour fonctionner correctement au-delà d'une certaine température. Bien sûr, cette température est variable selon les espèces : un cactus ou un scorpion du désert seront plus résistants aux hautes températures, mêmes s'ils ont, eux aussi, leurs limites...

Par ailleurs, ajoute le scientifique, « s’il fait sec, [les plantes] peuvent tout simplement mourir de soif : ça se voit dans le paysage après une canicule, il y a des plantes qui ont souffert, voire qui meurent ».

Le sol finit lui aussi par souffrir

N'oublions pas non plus le sol en lui-même : « les organismes qui sont dans le sol, microbes, champignons, ou encore animaux » comme les vers ou les taupes, sont quant à eux davantage protégés, « parce que dans le sol il y a un peu de réserves d'eau, et le sol est un isolant thermique qui met du temps à se réchauffer ou se refroidir ». C'est d'ailleurs pour ça « que beaucoup d'animaux passent l'hiver dans le sol, » comme les marmottes dans leur terrier.

Donc, « le sol est atteint plus tardivement » par les sécheresses et les canicules. Mais il finit tout de même par souffrir lui aussi. Or les champignons et microbes qu'il contient sont nécessaires à la bonne santé des plantes, comme les arbres qui vivent souvent en symbiose avec eux.

Un risque pour l'agriculture

De plus, le sol souffre indirectement quand les plantes qui sont au-dessus souffrent elles aussi, car ces plantes « nourrissent le sol, notamment par ce qu'elles rejettent par leurs racines », souligne Marc-André Selosse.

Conclusion : « à terme, la répétition des canicules risque bien d'abîmer nos plantes et de faire disparaître certaines d'entre elles, et d'abîmer nos sols à plus long terme ». Or un sol et des plantes fragilisés, cela signifie des forêts et une agriculture qui ne fonctionnent plus de manière optimale, ce qui n'est pas bon signe pour l'humanité...

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