Que peut-on faire contre les végétaux exotiques envahissants, comme l'ambroisie ? OnVousRépond Climat
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Certaines espèces de végétaux venues de pays lointains deviennent invasives une fois arrivées sur notre sol. Quels sont les risques et comment s'en protéger ? Notre microbiologiste, Marc-André Selosse, vous répond.
Si vous avez un terrain allergique, sans doute connaissez-vous hélas l'ambroisie, une plante invasive dans nos régions, et dont le pollen est très allergisant. Venue des Amériques aux XIXe siècle, elle s'est tellement bien acclimatée en Europe que désormais elle pullule...
« Ces espèces introduites sont un vrai problème, » confirme Marc-André Selosse, microbiologiste au Muséum d'histoire naturelle. « Elles prolifèrent de façon indésirable, et elles coûtent aujourd'hui en Europe 38 milliards d'euros par an, dont 25 % pour la lutte et 75 % liés à tout ce qu'on ne peut pas faire à cause d'elles, planter des arbres ou la culture que l'on veut, ou circuler dans des eaux embarrassées par exemple de jussies », une plante aquatique qui se multiplie très rapidement.
Un enjeu financier et de santé publique
« Indépendamment de ces aspects financiers, il y a des aspects de santé humaine », ajoute Marc-André Selosse. Pour reprendre l'exemple de l'ambroisie : « son pollen est très hautement allergène, et pose problème aux allergiques dans l'est de la France ». Que faire donc ?
« Déjà, il faut arrêter d'introduire des espèces à des fins ornementales ou de culture », estime le microbiologiste. Bien sûr, on ne reviendra pas totalement en arrière : ainsi le mimosa, originaire d'Australie, est tellement identifié aujourd'hui à la Côte d'Azur que personne ne songe à s'en passer... même si les Provençaux font désormais très attention à sa propagation, d'autant que l'arbuste aux célèbres boules jaunes et parfumées est extrêmement inflammable lors des incendies estivaux.
Nécessaire gestion de la nature
Ensuite, « il faut avoir des modes de gestion qui limitent la prolifération » des plantes invasives, conseille Marc-André Selosse. « Par exemple, l'ambroisie prolifère sur des sols nus, les bancs de sable au bord des rivières ou les sols labourés. En réduisant le labourage, on peut lui faire moins de place et freiner sa propagation actuelle vers l'ouest. »
« Au total, c'est un cocktail de méthodes qu'il faut mettre en œuvre, » estime le scientifique, car « ça se gère, la nature ! »
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