Pourquoi consommer les œufs issus d'un poulailler domestique peut-il poser problème ? OnVousRépond Climat
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C'est une solution de plus en plus répandue chez ceux qui ont un grand jardin : adopter quelques poules, qui fourniront des oeufs frais tout au long de l'année. Pourtant, cette production peut ne pas être bonne pour la santé : notre expert, Marc-André Selosse, vous explique pourquoi.
Un poulailler chez soi, c'est au départ une excellente idée... et c'est bon pour le climat ! En effet, les œufs permettent un apport de protéines beaucoup moins émetteur de gaz à effet de serre que d'autres sources protéiques comme, par exemple, la viande de bœuf. Car les conditions de production ne sont pas du tout les mêmes : les vaches, au cours de leur digestion, produisent du méthane, un gaz extrêmement mauvais pour l'environnement puisqu'il participe beaucoup à l'effet de serre. Les poules, elles, n'ont pas ce défaut.
Avantages et inconvénients du poulailler domestique
De plus, chez vous, les volailles se nourriront en partie de vos déchets alimentaires, que vous auriez dû jeter sinon : il n'y a par conséquent que peu besoin d'autre nourriture, contrairement par exemple au soja dont on nourrit le bétail, soja dont la culture provoque de la déforestation au Brésil.
Enfin, vos cocottes se trouvant au fond du jardin, il n'y a pas besoin de transporter leur production - or les transports, entre autres les transports routiers, sont un secteur très émetteur de gaz à effet de serre. Le poulailler domestique n'aurait-il donc que des qualités ? Hélas non...
Les œufs, sensibles à la pollution
Car ce mode de production est sensible à la pollution, nous rappelle le microbiologiste Marc-André Selosse. « Il y a des régions où les polluants de l'environnement se retrouvent dans la poule puis dans l'œuf, notamment dans la graisse du jaune d'œuf », les graisses ayant la particularité d'accumuler les polluants ingérés par la poule lorsqu'elle picore le sol.
« L'un de ces polluants majeurs, notamment en région parisienne, ce sont les polluants éternels, qu'on appelle aussi Pfas (prononcé pi-fasse) ou fluoro-alkylées », détaille le chercheur. « Ces molécules, qui servent par exemple dans les revêtements anti-adhésifs, on en a partout, et n'étant pas dégradées dans l'environnement, elles s'accumulent, notamment dans les sols. »
Or, « on estime que le coût de ces polluants pour la santé européenne serait de 50 à 80 milliards d'euros par an », en raison des maladies qu'ils provoquent, parmi lesquelles des cancers...
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