Nos efforts pour le climat dans la vie quotidienne sont-ils réellement utiles ? OnVousRépond Climat
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Peut-être avez-vous l'impression que vos actions en faveur du climat sont trop isolées, voire inutiles. Chaque personne peut-elle agir à son niveau, ou bien est-ce un peu dérisoire ? Notre sociologue Sophie Dubuisson-Quellier vous répond.
Comme des millions de Français, sans doute avez-vous adopté depuis longtemps quelques réflexes bons pour l'environnement et le climat. Ainsi, vous avez pris l'habitude de trier vos emballages, de vous déplacer à vélo, peut-être même avez-vous décidé de ne plus prendre l'avion ou de manger plus végétal... mais nos gestes individuels sont-ils réellement efficaces ?
« Nous sommes nombreux à avoir l'impression qu'on fait plein d'efforts, de petits gestes [...] et qu'au fond ça ne change pas grand-chose », admet Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue au CNRS et à Sciences-Po, membre du Haut Conseil pour le Climat. Et en effet, on peut penser que « la société ne se transforme pas de cette façon-là ».
Tout le monde ne peut pas faire les mêmes efforts !
Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue au CNRS et à Sciences-Po
D'une part, « tout le monde ne peut pas faire les mêmes efforts ». Par exemple « cela peut être très difficile lorsqu'on est très dépendant de la voiture » : si une famille habite la campagne et n'a pas les moyens d'acheter une voiture électrique, agir pour le climat est moins simple que pour un citadin qui peut faire la plupart de ses trajets à vélo ou en métro.
« La deuxième raison », selon Sophie Dubuisson-Quellier, « est que les sociétés se transforment plus fondamentalement par les organisations, les infrastructures ». Ainsi, « en transformant les infrastructures, les investissements publics, si on développe le train et qu'il devient plus accessible et moins cher, ce sera plus facile d'avoir des modes de déplacement décarbonés pour un nombre plus large de personnes. »
Le pouvoir est aux gouvernements... mais aussi aux citoyens
Autrement dit, le citoyen peut en effet se sentir bien petit face aux gouvernants, qui vont décider de produire plus ou moins d'électricité propre, de subventionner plus ou moins la voiture électrique, de développer plus ou moins le train, de conclure ou non des accords commerciaux avec des pays qui détruisent l'environnement... mais en même temps, c'est bien le même citoyen qui élit ces gouvernants, et donc qui choisit, plus ou moins, l'application de ces politiques.
Et Sophie Dubuisson-Quellier ne rejette pas pour autant l'action individuelle : « oui, c'est important que l'on fasse tous des petits gestes, des efforts ». En effet, si nous n'avons pas de pouvoir direct sur la réouverture de la ligne de train qui traverse notre village, nous pouvons en revanche décider de consommer autrement.
Voitures raisonnables et vacances en France
Ainsi, on a découvert que les hommes auraient tendance à polluer davantage que les femmes car ils choisiraient des voitures plus puissantes et consommeraient davantage de viande rouge ! Or les grosses voitures produisent davantage de CO2, et le méthane émis par les vaches est un terrible gaz à effet de serre.
Ce qui prouve donc que nos choix individuels, s'ils ne font pas tout, sont tout de même loin d'être anodins. Et réjouissons-nous, car ces choix peuvent réconcilier écologie et portefeuille : ainsi, ceux qui veulent éviter l'avion peuvent en profiter pour redécouvrir le charme des vacances en France, dans des lieux qui, en plus, ont le mérite d'être peu chers...
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