Fabriquer et concevoir des vélos, électriques ou pas, est-ce une nuisance pour le climat ? OnVousRépond Climat
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Tout objet génère des gaz à effet de serre lors de sa fabrication, y compris les vélos... mais bien sûr, cette quantité de gaz diffère grandement d'un objet à l'autre ! Aurélien Bigo, chercheur spécialiste de la transition énergétique des transports, vous explique.
Depuis quelques années, de nombreuses communes françaises multiplient les travaux pour mieux accueillir les « circulations douces » : ainsi, Paris transforme ses quartiers afin de privilégier piétons et cyclistes plutôt que les voitures, quand d'autres manifestent pour réclamer davantage d'aménagements cyclables de la chaussée, comme ici dans la métropole de Strasbourg. D'autres villes, comme Clermont-Ferrand, organisent même désormais le ramassage scolaire d'élèves de maternelle à l'aide de vélos-bus, pour les emmener jusqu'à leur cantine. Mais pour autant, le vélo est-il une solution totalement vertueuse du point de vue de l'environnement ?
Des émissions de gaz à effet de serre... mais très faibles
« Comme pour tout objet », admet Aurélien Bigo, chercheur spécialiste de la transition énergétique des transports, « fabriquer un vélo va impliquer un impact sur le climat. Mais il est assez limité », tempère-t-il immédiatement. « Si on compare à d'autres modes de transport, il faut savoir qu'un vélo est à peu près cent fois moins lourd par exemple qu'une voiture ». Donc du point de vue de l'impact carbone au moment de la production du véhicule, les ordres de grandeur sont très différents.
Ainsi, la fabrication d'un vélo classique génère « à peu près cent kilos de CO2, et à peu près 200kgs s'il s'agit d'un vélo à assistance électrique », détaille le chercheur. « Tandis qu'une voiture, c'est plutôt de l'ordre de cinq à dix tonnes » de ce même gaz à effet de serre. Autrement dit, au moment où il sort de l'usine, un vélo a pollué vingt-cinq à cent fois moins qu'une automobile sortant elle aussi de sa chaîne de fabrication.
Le vélo est beaucoup moins impactant lors de sa production, et ensuite plus on l'utilise, plus c'est efficace d'un point de vue climatique.
Aurélien Bigo, chercheur spécialiste de la transition énergétique des transports
« Le vélo est donc beaucoup moins impactant à la production, et après plus on l'utilise, surtout si on l'utilise en remplacement d'une voiture, plus ça va être efficace d'un point de vue climatique », résume Aurélien Bigo.
En effet, le vélo ne requiert que la force musculaire du cycliste, et le vélo à assistance un peu d'électricité, alors que l'énergie nécessaire pour mouvoir une voiture est sans commune mesure - d'autant plus que les voitures modernes sont de plus en plus lourdes.
Les transports, en première ligne du réchauffement climatique
Certes, pour compenser son effort, le cycliste mangera peut-être un peu plus que l'automobiliste, d'où des gaz à effet de serre issus de la production de nourriture, mais cette différence est très faible. Et bien sûr, le vélo est bon pour la santé.
Rappelons que moins utiliser notre voiture est une excellente chose pour contrer le réchauffement climatique : les transports (en tout cas ceux qui utilisent des énergies fossiles) sont en effet la première source d'émissions de gaz à effet de serre, devant l'agriculture ou l'industrie. C'est aussi le poste de pollution aux GES qui a le plus de mal à diminuer...
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